Chapitre V Pendant ce temps (Bav, Vété, Ardheron)

Nombre de messages : 98 Date d'inscription : 01/05/2006

La jeune humaine tentait de se dégager de l'emprise du centaure.

Vétéran lâches moi, tu comprends rien... C'était un accident et Ardheron est le seul à pouvoir me rendre ma forme.

Son poignet glissa enfin et comme elle tirait violemment dessus, le recul la fit tomber en arrière. Elle se releva fièrement, tentant de garder le peu de dignité qui lui restait. Elle brava Vétéran du regard, un peu honteuse de cette situation mais aussi déçue par sa réaction démesurée.

Comment oses tu parler comme ça. Ma famille centaure? C'est aberrant Vété. Ma famille, c'est mon clan et jusqu'à preuve du contraire elle n'est pas exclusivement centaure.

Finalement énervée de devoir se justifier elle lui lança.

De toute manière mes choix personnels ne te regardent pas!

Vétéran voyant qu'il n'était pas compris et que rien ne serait résolu en ce lieu et heure, il décida de partir.

Nous n'arriverons à rien ainsi, je te laisse Bavmorda avec le héros de ton cœur ! Je m’en vais moi, l'égoïste et brutal Vétéran !

Dans un nuage de poussière Vétéran fendit l'air et partit en direction de la forêt trouver la sérénité et réfléchir.

Regardant le centaure s'éloigner, elle eut un petit pincement, un peu triste de l'avoir fâché mais très étonnée de sa réaction. Finalement Vétéran n'avait que l'air bourru mais il avait bon cœur.

Elle se retourna vers Ardheron.

Quant à toi my dear, t'as du boulot. Mais pas ici on s'est assez donnés en spectacle.

Puis confuse de lui avoir parlé si durement, elle l'enlaça et l'embrassa tendrement.

Allons ailleurs, tu veux?

Ardheron entendit la porte se fermer, il regarda la belle un instant, puis lui tendit la main pour l'inviter à se reposer...
Elle aurait besoin de forces pour redevenir comme avant

Suis moi, il sera bientôt temps...

Il lui sourit, une légère tristesse penchait au coin de ce sourire, mais il s'efforça de ne montrer aucun signe de faiblesse.
Ils arrivèrent dans la petite chambre ou logeait l'humain, quelques meubles, un lit en vieux bois poli, une étagère regroupant toutes les oeuvres lues par le mage...

Allonges toi et fermes les yeux...

Il n'en dit pas plus et une fois l'humaine assoupie il déposa un baiser sur son front, puis s'assit près du lit

Elle sentait lentement son corps s'alourdir et son esprit commençait à s'évader. Elle se retrouva étrangement dans la clairière près de la cascade où tout avait commencé.
Elle marchait naturellement, sans douleur et sans instabilité. Elle sentait la douceur de la mousse sous ses pieds nus.

Une présence l'entourait, chaleureuse et tendre. il n'était pas loin.
Elle le cherchait du regard mais ne le voyait pas. Elle se glissa doucement dans l'eau claire et se laissa bercer par les vagues créées par la cascade.

Et tout recommença à nouveau, il plongea avec elle, et la lumière revint, toujours aussi éblouissante... mais pourquoi revenait elle à présent? pourquoi le charme se rompait il? tant de question qui pourraient trotter dans l'esprit de la jeune femme

A coté d'elle Ardheron lui tenait la main, il sentait le changement, il la transporta dehors dans de la paille molletonnée.
Ses jambes s'évaporaient peu à peu dans le flou....
Il préféra détourner le regard et même quelques mètres plus loin...
Une immense lumière éclaira la nuit... puis le vide... partout...

Pendant ce temps là, Vétéran qui avait enfin retrouvé son sang froid, il s'était tranquillement installé au pied de l'arbre le plus vieux de la foret de SATOWA. Au cœur de ses racines plus d'une fois centenaire, Vétéran espérait y puiser encore plus de sagesse, car il ne s'était pas reconnu dans ses actes et paroles tout à l'heure face à Ardheron et surtout Bavmorda.

Quel con... pfff

Il savait qu'il devait faire quelque chose, mais quoi ? Et surtout comment, en aucun cas il ne voulait s'exhiber devant tout le monde.

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Le grand flash l'éveilla. Une fois la lueur disparue, ses yeux mirent quelques temps à s'habituer à nouveau à l'obscurité.
Enfin elle vit la silhouette du jeune sorcier qui se dessinait dans l'ombre... Elle se leva et son pied frappa le plancher dans un bruit sourd. Elle réalisa alors qu'il avait réussi.

Enfin elle retrouvait son corps et une grande joie se mêla à quelques regrets dans son esprit. Elle se pencha et enlaça l'humain posant un baiser sur son front.

Merci my dear, merci de m'avoir montré que c'est possible.

Elle retira les lambeaux de tissu qui pendaient sur son dos chevalin et pensa à tout ce qu'elle avait laissé dans le bois. Le médaillon que le sorcier lui avait offert devait se trouver encore sur le sol de la cabane. Un tel cadeau, comment avait elle pu le laisser.

Il faut que je récupère mes affaires dans la cabane...

Ils quittèrent la bâtisse et se dirigèrent doucement vers la foret, cote à cote même si Ardheron paraissait un peu triste. Au bout de quelques minutes, un marmonnement les fit s'arrêter. A quelques arbre de là, ils virent Vétéran qui tournait en rond. Ils tentèrent de se faire discrets et observèrent le centaure qui avait l'air perturbé.

Tu crois qu'il est toujours en colère?

Vétéran de plus en plus préoccupé, parlait maintenant seul à voix haute, il espérait peut être ainsi avoir une réponse. Mais, il ne trouvait pas de solution à ce dilemme qu'il avait lui-même envenimé.

Pourquoi ai-je réagis ainsi ? Que m'a t-il prit d'être aussi violent...

Au fond de lui il ne voulait pas être si sévère, si impartial, mais tout de même il se devait de réagir. D'un autre coté, il c'était toujours promis depuis la naissance de Bavmorda de la protéger, la soutenir et en faire une noble Centaure. Il le devait à lui et surtout au père de Bavmorda qui avait été son ami d'enfance et avec qui il avait connu tend de combats épiques.

Soudain le craquement d'une branche attira l'oreille du Vétéran, il entrevit près d'un arbre la crinière d'un Centaure.

Qui est là, Knight c'est toi ?

Rien ne se passe, il renouvela ça question.

Knight ? Qui est là ?

Il a toujours l'air en pétard... Reste là je vais essayer de le calmer.

Elle quitta l'ombre de l'arbre et s'approcha doucement du centaure qui fit une mine étrange en la voyant.

Non Vété, c'est moi...... je peux savoir ce qui t'arrive? Tu as l'air étrange...

Comme il la dévisageait, elle sentait la tension dans son visage. Elle frappa le sol de ses sabots.

Tu vois ce n'était pas si grave.... pas la peine de te mettre dans un état pareil.
Je comprends pas bien ta réaction.

Elle frotta son poignet et lui montra.

En plus regarde, à cause de toi je vais avoir un bleu.

Bavmorda !?! Tu es redevenue un Centaure, c'est bien.

Que fait tu là ? Et Ardheron il est ou, j'ai deux mots à lui dire en privé.

Vétéran était entrain de s'énerver de nos, il se ressaisie et s'exprima sur un ton plus calme et plus doux, en un mot paternel.

Excuse-moi pour ma réaction de tout à l'heure, je n'aurais pas dut m'empoter ainsi, mais le choc fut grand de te voir ainsi en humaine.

Et ton bras, ça va ? Je ne sais pas pourquoi je suis aussi violent lorsque je m'énerve. Surtout envers toi, je veux t'en te protéger et pour autant c'est avec toi que je suis le plus dur.

Décidément les réactions du centaure étaient imprévisibles, carrément lunatique.

Je comprends pas bien pourquoi t'es comme ça... En plus Ardheron avait même pas fait exprès alors....

Elle s'arrêta dans sa phrase et un doute s'insinua dans ses pensées.

Dis Vété t'es quand même pas jaloux?..... Parce que sans te vexer t'es un peu vieux pour moi non?

Je ne suis pas convaincue sur les intentions d'Ardheron, mais du moment que tu lui fais confiance, je ne l'agresserais plus.

Vétéran en disant cela se mordait la langue, car il savait bien que le froid installé entre lui et Ardheron ne pourrait passer ainsi. Cependant, il était près à tout faire pour rendre heureuse Bavmorda.

Tu te trompe Bavmorda sur mes intentions, certes mes réactions pourraient faire penser à un mari jaloux. Mais entre nous ce n'est pas ça, je ne te l'avais jamais avoué, mais depuis que ton père nous à quitté... euh ? Enfin, je voudrais te dire l'amour que j'ai pour toi est comme l'amour d'un père pour sa fille.

Vétéran gêné par cette révélation, semblait fragile comme jamais, il s'était très rarement confier ainsi. Il se tourna pour cacher son embarras et fit quelques pas.

Tu as connu mon père????

Elle resta stupéfaite un instant puis la colère lui monta aux joues les colorant vivement.

C'était avec toi qu'il partait tout le temps dans ses combats... On le voyait jamais... jusqu'à ce qu'un guerrier centaure vienne annoncer sa mort à ma mère.

C'était toi n'est ce pas? j'étais toute jeune je me rappelle plus.

Elle tourna la tête et se mordit la lèvre pour refouler sa nervosité.

Alors tu te sens responsable! c'est à cause de vos stupides guerres que ma famille a été détruite.

Des larmes d'une ancienne souffrance ruisselèrent sur son visage et elle se jeta sur lui en criant, son poing se dirigeant vers le visage du Vétéran.

Me protéger? Mais qui m'a protégée de toi!

Vétéran savait bien que ce jour là arriverais, mais il l'avait toujours redouté, car il ne voulait faire face à Bavmorda et à ses questions.

Il laissa la main de Bavmorda s'écraser sur son visage, car il l'avait mérité, que ce soit pour ses actes récent ou passé. A présent il savait qu'il devait tout lui révéler, ne plus rien lui cacher par peur ou fierté mal placée.

La joue rougit par le coup, Vétéran se retourna vers Bavmorda et les yeux légèrement brillant s'exclama :

Tu as raison, libère ta colère, ton chagrin Bavmorda. Je suis à l'origine de tous tes doutes, mais sache que ton père était mon meilleur ami et qu'il était le plus brave d'entre nous tous.

Si tu le souhaite je pourrais te raconter cette époque ou SATOWA n'était la contrée paisible qu'elle est aujourd'hui. Et ou ton père et moi faisions tout pour protéger nos familles quoi qu'en coût.

Il savait que c'était très dur pour Bavmorda de voir tous ces évènements malheureux sous un autre jour, serait-elle assez forte pour l'écouter.

Elle frottait sa main endolorie par le choc contre la mâchoire du centaure. Cette découverte lui arrivait comme une gifle en plein visage.

Protéger vos familles... quelle ironie!

Elle fit quelques pas en direction du bois puis s'arrêta, tentant de dissimuler la peine qui se dessinait dans sa voix.

Je ne veux rien entendre Vétéran, ce soir je te déteste trop pour t'écouter.

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Vétéran la joue encore rougie et les yeux légèrement brillant ne retint pas Bavmorda. Il comprenait tout à fait ça réaction et il n'aurait servi à rien de vouloir s'imposer à nouveaux. Il se retourna donc et tout en étant dos à Bavmorda, s'éloigna le pas lourd en s'exclamant :

Je te comprends Bavmorda, sache que nous n'avons cherché qu'à vous protéger. Si un jour tu veux la vérité viens me voir...

La silhouette du Centaure disparue dans le feuillage de la foret, il se dirigeait vers la cabane de Knight. Là il espérait sûrement y trouver son fidèle ami pour...

La vérité.......

Trop de choses se bousculaient en elle, elle en oublia même Ardheron qui devait toujours être un peu plus bas dans le bois.
Elle partit au galop à travers la forêt, tentant de fuir ses visions du passé qui l'oppressaient, le visage de sa mère, ravagé par le désespoir.
Alors que ses sabots martelaient furieusement le sol, tous ses souvenirs se heurtaient dans sa tête, le dernier jour où elle vit son père, l'annonce du guerrier qui s'avérait être Vétéran, la douleur qui s'inscrit dans les yeux de sa mère.
Toutes ces guerres, qui avaient détruit sa vie et pourtant. Elle était devenue elle même une guerrière, encore une énigme.
Elle arriva enfin aux portes de la cabane d'où elle s'était enfuie plus tôt dans la journée. A l'intérieur le feu était mort, le tas de livres était toujours au pied de la bibliothèque et le médaillon qu'Ardheron lui avait donné trônait toujours au centre de la pièce devant l'âtre.
Elle le ramassa puis se remémora tout ce qui s'était passé, tentant de remettre de l'ordre dans tout ça.

Rien... seulement le chaos dans sa tête, elle tenta de se changer les idées en feuilletant les livres de magie éparpillés sur le sol. Elle s'amusait à lire les formules inscrites dans ces livres, puis l'une d'elle attira son attention.

Le jeune sorcier n'avait pas du la voir, pourtant c'était exactement ce qu'il cherchait. Elle la lu d'un ton grave qui résonna dans la pièce, ce qui la fit rire un instant.
Soudain la foudre s'abattit sur la maison, et une boule d'énergie se glissa par la cheminée et traversa la pièce. Surprise elle lâcha le livre et le médaillon qui furent comme absorbés par le feu du ciel. Puis tout redevint calme. Comme revenu dans le temps, le médaillon reposait sur le plancher, brillant d'une lueur étrange, le livre avait disparu.

Elle le ramassa à nouveau, il était chaud. Elle s'amusa un peu de cette situation, mais la température du métal augmentait et lorsqu'il fut brûlant, elle le lâcha. A cet instant le métal envoûté se liquéfia et pénétra sa peau, s'écoulant dans ses veines, se dispersant dans son corps et répandant sa morsure brûlante. Lorsque le fluide magique passa dans sa tête, son esprit s'ouvrit soudain à la vérité, ses yeux prirent une teinte ambrée et face à la douleur qui l'envahissait elle perdit connaissance dans le bruit sourd que son imposant corps de centaure fit en s'écroulant sur le sol.

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