bavmorda
Nombre de messages : 98 Date d'inscription : 01/05/2006
| Sujet: Chapitre VII Et l'eau dormante se réveille (Syl, Vété, Bav) Lun 13 Nov - 21:41 | |
| Et les enfants d’Ixion seront éparpillés aux quatre coins du monde. Certains édifieront de nouveaux royaumes d’autres vivrons en parias. Mais toujours coulera dans leurs veines le sang d’Equidia, celle qui fut la première. Nous sommes les exilés mais en nous perdure un héritage millénaire ; portons le avec fierté mes enfants ! Extrait des paroles de Danea, fondatrice des cinq clans oubliés.
Les cartes s’étalent sous les doigts du jeune centaure. Comme la vieille Ayasha lui a enseigné, il se concentre sur le sujet, sur la question, sur lui-même… Instinctivement, il touche la lame de tarot de la main gauche. C’est celle-ci, il le sait !... SYL EWAN sourit intérieurement… Il joue sa vie aux cartes… Et il adore ça !
Le fou! Ses doutes s'évanouissent, son propre chemin ne fait que commencer...
Silencieusement, il prépare une besace puis s'écarte de la famille qui l'a vu naître... A tout jamais... Il cherchera un nouveau clan... Plus rien ne ressemblera à hier! Vétéran Centaure avait remarqué cet étranger assis à une table de la taverne de SATOWA. La besace en bandoulière, l'homme semblait sans port d'attache et ce qu'il faisait interloquait Vétéran, il jouait aux cartes seul.
Salut à toi étranger, que fais tu sur notre terre sacrée de SATOWA, cherches tu de la compagnie ? Et que fais tu avec ces cartes ?
L'inconnu d'un mouvement de tête invita Vétéran à sa table.
Deux chopes de bière tavernier !
Alors raconte-moi qui es tu, que veux tu faire ..? Le jeune centaure observa son aîné. Il avait le port de ces centaures de légende dont l'aura dégageait à la fois sagesse, courage et fierté. Il jetta un dernier regard amusé à la carte qui indiquait son état d'esprit du moment puis, à nouveau, il regarda Vétéran, les yeux pétillants d'ironie.
Les chopes venaient d'être déposées sur la table... Comme s'il avait peur de manquer de quelque chose, SYL EWAN se détourna de l'individu qui s'était montré si courtois et englouti sa bière en de longues gorgées sonores. Lorsque la pinte fut vide, qu'elle claqua sur la table de la taverne et qu'il se fut essuyé les lèvres du revers de sa manche, il s'interressa à nouveau à son hôte, prit une carte au hasard et la retourna devant Vétéran.
Tu es quelqu'un de sur de lui, pas vrai? Il guettait les réactions de son aîné. Je ne suis quant à moi qu'un paria sans morale... Cette conversation l'amusait au plus haut point. Penses-tu que ton clan puisse accueillir quelqu'un comme moi? Penses-tu que tes valeurs sauront préserver le bel édifice qu'est Satowa d'un vas nu pied dans mon genre? Comme toi, je suis un descendant d'Ixion, un enfant d'Equidia. Pourtant, je te promets d'être la tâche, le rien du tout que tu pourras contempler à loisir pour te sentir exister; pour que ton courage, ton honneur et ta sagesse en devienne resplendissants!... Il marqua un silence pour laisser à Vétéran un temps de réflexion. Accepte moi au sein de Satowa, accepte mes vices et ma folie et je te promets que tous les jours, je serai le miroir de ton âme. Son regard était devenu deux poignards acérés Depuis la réorganisation du clan, Bav n'avait plus revu Ardheron, ni Vétéran d'ailleurs. Lorsqu'elle eut l'information que le premier avait quitté le clan sans raison, elle se dit que le responsable de ce départ, vu sa réaction, ne pouvait être que Vétéran. Elle se dirigea donc vers la taverne, ouvrant la porte à coups de sabots. Seuls la couleur ambrée de ses yeux trahissait désormais la magie qui coulait de façon permanente dans ses veines.
Vété! Qu'est ce que t'as encore fait?
Elle s'approcha rapidement de la table, martelant le plancher de ses fers brillants. Puis constatant qu'il n'était pas seul.
On verra ça plus tard tu perds rien pour attendre.
Salut, moi c'est Bavmorda, tu viens d'arriver? Le jeune centaure tourna son visage d'adolescent orgueuilleux vers la beauté plantureuse qui venait d'entrer dans la taverne. Il la toisa un court instant malgré son physique visiblement plus fragile et sans la quitter indecemment des yeux, il lança une carte avec un geste presque dédaigneux dans sa direction. La lame de tarot glissa sur le bois de la table de la taverne.
Il esquissa à nouveau un rictus qui devait signifier l'ironie qu'il percevait à la situation. J'me nomme SYL EWAN... Il se tourna vers Vétéran avec un air qui devait vouloir dire: "ben toi mon cochon... Tu t'emmerdes pas..." Ton... Vétéran... M'a accueilli dans le clan... J'suis un pauvre petit centaure abandonné!... Il éclata d'un rire amer. Vétéran ne savait quoi faire, soit réagir à l'entrée brutale de Bavmorda en mettant de coté le nouveau venu, d'ailleurs bien étrange entre parenthèses. Soit faire comme si rien s'était passé et garder son calme, Syl Ewan n'a pas à supporter les problèmes personnels de tous.
Bon Bavmorda, laisse-nous, je viens te voir d'ici peu, si tu veux que l'on parle. Je et tu n'as aucun intérêt à étaler tout ça ici et devant un inconnu.
Bavmorda le regarda droit dans les yeux, quelqus chose avait changé, mais quoi ? Un grand désarroi l'envahit, il détourna son regard et repris avec Syl Ewan
[b]Et toi, arrête de jouer au bouffon du roi, car ici les bouffons on les ... Et puis tu insinues quoi, tu es à mille lieux de savoir ce qui se passe.
Encore une fois Vétéran n'avait pu éviter de s'énerver, les mots ont été plus rapides que la pensée.Le jeune centaure impertinent éclata de rire.
C'est donc cela que l'on nomme la sagesse de l'âge? Tu acceptes de me recueillir et déjà tu te défiles? Je peux t'apporter bien plus que tu ne l'imagines! Je ne sais rien mais mes cartes, elles, savent... Tout ce que ton âme croit te dissimuler, je te le révélerais...
Puis se tournant vers la belle centaure...
Je t'en pris, offre-moi un verre et reste en notre compagnie... Ne te laisse pas intimider par les ternes facheux! Je suis certain de déjà raffoler de ta compagnieElle fusilla Vété du regard, puis agacée par cette attitude bourrue qu'il avait avec tout le monde elle s'adressa directement au nouveau venu de manière contrer les paroles de Vétéran
Tu tires donc les cartes comme c'est amusant. Et que nous disent elles de toi?
D'un geste rapide, elle déroba une lame du jeu et la regarda, une étincelle de mana s'éclaira dans son regard et la connaissance lui parvint. Elle sourit, et nargua Vété.
Vété je te signale que j'ai parfaitement ma place dans cette discussion vu que l'on parle de l'académie. Quant à toi, je pense que la prochaine carte que tu tireras sur toi même sera différente, je ne doute pas que tu trouves des réponses parmi nous.
Elle laissa glisser la lame sur la table.
Puis elle alla chercher trois chopes et revint s'installer parmi eux, sans se soucier de ce que pouvait penser Syl Ewan et sans plus ressentir d'appréhension face aux sautes d'humeur de Vétéran. Vétéran avait décelé le changement de Bavmorda, il sentait bien que celui-ci était profond. Etait-il dû à leur discussion dans la forêt ?
Quant à leur invité, Vétéran n'aimait guère son attitude effrontée et puérile.
Je ne suis pas comme toi Syl Ewan, Je n'attends pas que quelqu'un ou quelque chose décide de mon avenir. Nous ne sommes pas un poulailler où tous les moineaux viennent pour être "recueillis" comme tu dis. En plus tu l'avoues que tu ne sais rien, toutes tes certitudes résident dans ton malheureux jeux de cartes. Tu n'as donc pas de conviction, tu agis à l'aveuglette ?
Vétéran en tenant ce discourt espérait recadrer Syl Ewan.Alors que Bavmorda s'était absentée pour leur apporter l'alccool qui faisait tout oublier, les yeux de Syl Ewan s'étaient figé sur la carte et avaient pris une inquiétante lueur mauve. Animée par une étrange puissance surnaturelle, l'aura de la lame de tarot s'était élevée comme une flamme au dessus de l'espace en deux dimensions de la table sur laquelle elle reposait.
Trois dimensions visibles... Mais d'autres espaces subtils étaient révélés par cette carte. Et le jeune centaure voyait! Sa voix s'éleva sur un ton égal pendant que Vétéran parlait.
Le CYCLE...
C’est le moment de faire exploser les vieilles structures ! C’est un temps de souffrances, un très mauvais moment à passer. La roue tourne, la situation est instable, il est difficile d’y voir clair… Tu ne peux faire confiance qu’à ton intuition ou à la chance si celle-ci te fait défaut… Les choses sont en train de bouger, ne cherche pas l’illusion de la maîtrise, la roue de fortune ne te laisse aucun contrôle…
Trois est le chiffre qui ramène à l’unicité de l’être…
Comme revenu d’un rêve profond, celui qui se faisait surnommer Eau Dormante attrapa distraitement au vol les paroles de Vétéran…
Agacé et l’air grave.
Parce que dans ton grand âge tu crois en savoir plus que moi ! Que sais tu du passé, de mes convictions, de ce qui m’amène à Satowa ? Quelques mots lâchés au hasard, que tes oreilles n’ont même pas entendu ?! Garde tes jugements de valeur loin de moi, guerrier ! Je suis porteur d’une tradition dont tu ne connaissais même pas l’existence avant que je me présente à toi ! C’est donc ce qui arrive lorsqu’un centaure vieillit ? Il devient imbu de lui-même et présomptueux ? Certain que lorsqu’il frappera, ce sera toujours pour la juste cause ? Tu n’aimes pas le son que prend ma voix ? J’en suis fort aise mais n’oublie pas que je suis l’un de tes frères et tu n’es pas le garant de l’ensemble des valeurs de notre peuple !
Comme le dit la roue, les choses changent ! Reste campé sur tes positions et tu vas chuter ! Ouvre-toi à ce qui est…
Puis, Syl Ewan, à nouveau calme comme l’eau dormante se tourna, un sourire goguenard aux lèvres vers Bavmorda et ses appétissantes… pintes…
Je ne sais pas à qui parle la roue de fortune, Bavmorda, je crois qu'elle transmet un message à tout Satowa.
Buvons à la santé de Satowa et à l’unification de notre peuple !Je donne la clarté de l’eau à ma fille Kooseren, que ses enfants porte le troisième œil, le don de double vue. Extrait des paroles de Danea, fondatrice des cinq clans oubliés.Sache que tu es le bienvenu Syl Ewan.
Je ne te juge point et pense qu'il n'y a pas qu'une vérité, nous détenons tous une partie du savoir et des traditions de notre peuple.
Je ne reste point avec vous, je n'ai que trop bien compris le malaise qu'y me poursuit où que je sois. Je ne vous impose pas plus longtemps ma présence.
Vétéran se leva brusquement en rejetant ça chaise en arrière, il jeta un furtif regard empli de doute sur Bavmorda. Puis prit la direction de la sortie de la Taverne. Tu vas bouder une bonne cervoise servie par si belle femme!?? C'est à mon tour de ne pas te comprendre... S'il y a un malaise, de la bière et des formes girondes sont tout ce qu'il faut pour l'apaiser
Profitons de l'instant présent...
Syl Ewan empoigna la pinte à pleine main, bu une longue gorgée et ramassa avec précaution les lames de tarot éparses sur la table après s’être essuyé du revers de la manche une épaisse couche de mousse à l’encoignure de ses lèvres
Merci pour l'accueil en tout cas... Elle regarda Vété se lever, d'un air mi amusé mi déçu. Puis entendant les remarques de Syl Ewan.
Mesures tes paroles tout de même jeune insouciant.
Vété! Restes donc!
Malgré tout ce qui s'était passé, elle ne pouvait pas le laisser partir comme ça. D'ailleurs elle n'arrivait même pas à lui en vouloir désormais. Mais elle ne savait pas comment lui dire, elle était aussi mauvaise dans ce genre de mots que Vétéran lui même.
Arrête un peu de râler et viens boire une bière! Oui!... Reste boire avec nous, guerrier!... La prochaine tournée est pour moi!...
Le jeune centaure jeta une poignée de gopis sur la table en se disant qu'aller dans le sens de son ainé, qui voulait un peu de reconnaissance de ses cadets aux dents longues, ne lui coûtait pas grand chose...
"Tout de même"... Elle lui avait dis "tout de même"... La belle Bavmorda l'avait utilisé dans son duel d'influence avec l'ancien et lui, comme d'habitude, dès qu'il y a avait une jolie femme, il en avait trop fait pour se faire remarquer...Vétéran par-dessus son épaule les regarda et dit :
Désolé...
Rassurez-vous je n'ai aucune rancune envers vous, surtout toi Syl Ewan, soit le bienvenu à SATOWA.
Puis il regarda plus intensément Bavmorda...
Bavmorda, sache qu'ensemble nous pourrons surpasser tous nos maux intérieurs qui nous rongent depuis trop longtemps. | |
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