aveux et châtiments ( suite de faces cachées)

Encore choquée mais néanmoins consciente, l'elfe avait pris la direction de la demeure de Vétéran. Y'avait il autre chose à faire? Il y avait un mort redevenu vivant de corps, mais sans âme, allongé dans l'herbe devant chez elle, et un compagnon d'arme partit après qu'elle l'ait agressé avec la volonté manifeste de le tuer. Deux des siens avaient fais les frais de sa stupidité.

Fuir serait il plus judicieux? Quelque part, au fond une petite voix lui disait de le faire. "Ce que tu as fait dépasse tout ce que tu as pu déjà commettre. Tu auras de la chance s'il ne te piétine pas en apprennant tes crimes. Pars. Laisses les se débrouiller. Tu n'es pas des leurs, tu n'as pas de compte à rendre" Pas de compte à rendre, alors pourquoi fuir comme un voleur?
" Que le sang versé te lave de ces années de servitude et de confort dans lesquels tu te complaisais. Deviens donc ce que tu aurais dû être depuis toujours!"
Non...

Ses pas la portère jusqu'à la demeure du centaure. Elle espérait qu'il y soit parce qu'elle ne tenait pas à apparaitre dans la taverne ce soir. Il n'y était pas. Elle soupira, puis à défaut d'autre chose s'assit contre la porte les jambes repliées sous elle. Son genou la lançait, ses vêtements étaient passablement abîmés et la plaie occasionnée par la dague de Blade sur sa joue se voyait énormément du fait du sang coagulé qui en descendait.

Les yeux vide, pâle, elle demeura un certains temps ainsi. Puis des bruits de sabot la tirèrent lentement de sa torpeur, et elle ne se leva péniblement qu'une fois que son chef parvint presque près d'elle, l'accueillant avec un visage grave.

"Je dois te parler, Vétéran."

Vétéran avait de nouveau passé une journée comme il les aimait, se promenant au rythme du soleil, les heures s’égrenant, bercé par le souffle de la nature.

Après avoir rencontré Berethor et Aqualoth à l'entrée de la cité en début de matinée, il c'était dirigé vers le seul lieu de quiétude, lieu de retraite et de contemplation pour le vieux centaure. Un véritable jardin secret, adossé à l'arrière d'une des plus vieille maison de SATOWA...

Une petite serre était perchée sur la terrasse de pierres apparentes, récoltant la chaleur de l'astre solaire. Personne ne pouvais déceler sa présence et encore moins ce qu'elle renfermait, Vétéran y avait réuni des plantes de tout horizon, récolté lors de voyages ou acheter sur les nombreux marchés qu'il avait chiné.

Ce lieu était emplie d'harmonie, assis adossé au mur, celui-ci lui prodiguant chaleur et dossier, le Centaure aimait se laisser divaguer à la réflexion...

L'après-midi arrivait déjà à sa fin et après avoir arroser certaines plantes et rempoter une grosse suspension débordante d'hampe florale rougeoyante, vétéran descendit et alla directement à sa demeure...

Au loin, il aperçu recroquevillé devant sa porte Faucon, elle semble amorphe. Arrivé à sa hauteur, elle se redressa et lui dit d'une voix grave :

"Je dois te parler, Vétéran."

Vétéran tenta d'esquisser un léger sourire, il pensait que sa fillette s'était encore fait tout un drame pour rien. Mais dans l'ombre de son profil il remarque l'entaille sur sa joue, il voulu y porter sa main pour mieux la voir...

Le centaure semblait plutôt de bonne humeur, en tout cas il n'avait apparemment pas passé sa journée a gueuler de tous les côtés ce qui se serrait conclu par une bonne soirée bien arrosée. Or Vétéran ne sentait pas plus que ça l'alcool. Bon ou mauvais signe?

Il esquissa un geste vers sa joue. C'était la deuxième fois ce soir qu'un centaure se comportait ainsi, mais les pensées dictant les deux gestes devaient être différentes... L'elfe, docilement, tourna la tête pour que son chef puisse voir. Puis les yeux baissés, son menton se mit à trembler au contact de la main rugueuse du guerrier.

Elle soupira, leva les yeux au ciel et tenta de reprendre contenance.

"Est ce qu'on peut entrer? Je préfèrerai ne pas tout te dire sur le perron...Il y a eut un incident chez moi ce soir... Tu risques d'avoir besoin d'un remontant. "

Elle regardait la porte avec envie, mi attirée par la potentielle chaleur des lieux, mi souhaitant être enfermée pour ne pas être tentée de s'enfuir lorsqu'elle lirait dans les yeux de Vétéran ce qu'il pensait.

Une main caresse ses cheveux... Quelques mots, un souffle glacé...

Courage... Tu as fais ce que tu devais faire... Les ombres doivent être levées à présent... Je suis près de toi...

L'atmosphère douce et chaleureuse qui baignait cette fin de journée tourna en un instant en un mal-être froid et troublant vertige.

Vétéran compris vite qu'il allait devoir de nouveaux reprendre sa place de chef pour le meilleur comme pour le pire, lui qui avait apprécier ces dernières semaines de calmes, il avait put prendre du recul...

Le retour à la réalité fut brutal, mais il en fallait plus pour déstabiliser le robuste guerrier, son visage se crispa légèrement ainsi qui les muscles de ses avant bras. Il saisi la porte d'entrée et d'un coup brutale de l’épaule l'enfonça pour l'ouvrir.

Sans un mot il pénétra dans son logis, des bruits secs et violents se faisaient entendre de l'extérieur. Après quelques secondes une lueur emplie la salle principale et une voie roc appela Faucon de l'intérieur :

Entre vite !

Il aurait voulu être plus doux envers sa protégée, mais il s'attendait au pire, seul la fermeté pourrait donner quelques choses. Il espérait juste qu'elle ne le pousserait pas à ses limites...

Une fois entrée sans un mot, Faucon demeura debout. Elle fixait Vétéran un peu perturbée par ses gestes secs. Elle n'avait pas réfléchi à comment présenter les choses sans se faire écarteler avant d'abord fini. Elle ferma les yeux, décida d'aller droit au but parce que la patience d'un centaure, c'est plutôt limité, et se lança sans rond de jambe, en le priant d'abord de ne pas l'interrompre.

"Ce soir, je dînai chez moi avec Blade. Pour une raison que je t'expliquerai après j'ai perdu le contrôle habituel de moi même. Et j'ai essayé de le tuer. Je l'ai empoisonné et torturé, et il serait probablement mort si Syl n'était pas arrivé à ce moment là."

Elle repris son souffle à ce moment. Syl Ewan avait disparu depuis quelques temps déjà, avant le départ de Mirage, et personne n'avait su alors ce qui lui était advenu. Seules 3 elfes avaient une idée, mais aucune d'elles n'avait soufflé mot à d'autres de l'instant de magie qu'ils avaient vécu à la taverne, un jour, tous les 4.

" Syl n'avait pas l'air au meilleur de sa forme. Il m'a vu agresser Blade, et il ne s'est pas interposé mais il s'est passé quelque chose... Ma volonté de tuer Blade s'est reportée sur Syl. Je l'ai tué."

Elle ne jugea pas utile de préciser que le félys avait envoyé une dague dans le coeur de Syl avant que Faucon ne l'égorge, d'autant qu'elle n'en avait pas compris la raison. L'avait il manqué, elle? Qu'importe, il était loin et elle avait, seule, entraîné tous les évênements de la soirée.

" Une fois mort j'ai repris conscience, et essayé de le ramener. Son corps est guérit. Son coeur bat mais il est... dans une sorte de coma. Son âme est ailleurs apparemment. Je ne saurai l'expliquer."

Elle prit une profonde inspiration et tendit son poignet dont la marque était encore rougie.

" A mon arrivée toi et Chucky ne m'avaient pas vraiment questionnée sur mon passé. De part ma naissance et mes activités je suis un assassin. Une empoisonneuse. En quittant ma famille j'ai renoncé à cette part de moi. J'ai eut recours à des potions pour endormir l'appel du sang. Mais ça s'est réveillé. Blade s'est coupé pendant le repas. Son sang a touché cette marque, et l'instinct qui permet aux miens de tuer plus efficacement a pris le dessus sur moi jusqu'à la mort de ma cible qui était devenue Syl sans que je comprenne comment.

J'ai agressé Blade puis Syl. Syl est mort, et Blade... il est partit."

Elle se tut. Elle avait attaqués des compagnons pour lesquels elle serait morte en temps normal. Elle ne cherchait pas de réconfort ni le pardon. Elle agissait en soldat faisant le rapport de son erreur et attendant la sanction, en l'occurence la réaction de son chef, se demandant quel serait son degré de colère, et ce qui allait lui arriver. Elle appréhendait car les solutions n'étaient pas des plus agréables. Elle craignait surtout que, livrée à elle même dans SarWyen, son instinct se réveille totalement et qu'elle devienne réellement la tueuse psychopate qu'elle devenait dans ses moments d'égarement. Avec un sourire triste intérieur, elle se dit que ce serait plus simple pour tout le monde si il la piétinait directement.

Vétéran après ces quelques secondes d'ébullition légère c'était apaisé au moment de la prise de parole de Faucon, avant de s'emporter totalement il voulait connaitre le fin mot de tout cela...

Dès les premières phrases de Faucon, à la l'annonce des mots "tuer", "empoisonné", "torturé" Vétéran sentie en lui son sang bouillir, son coeur battait de plus en plus fort, mais il n'en laissait rien paraître pour le moment.

Laissant Faucon poursuivre son dramatique récit, il ne savait déjà quoi lui dire et surtout comment réagir...

Syl mort puis réanimé de façon maladroite, Blade partie et sûrement déboussolé et Faucon venant tout déballer sur un passé noire qu'elle n'avait pas trouvé important de révélé à son clan auparavant. Cela faisait beaucoup, même pour le vieux Centaure, beaucoup trop pour qu'il ne réagisse pas et ne s'emporte malgré lui.

Vétéran se saisie du bras de Faucon, là où elle possédait cette marque cause de tant de tourment pour l'elfe. Il serrait fortement son avant bras tout en touchant ce qui ressemblait à un tatouage avec son autre main.

Tu n'as donc trouvé que cela pour expliquer tes actes !?! Tu deviens folle oui !

Vétéran était à la limite de le retenue à la prononciation de ces mots, il tirait à lui la frêle rôdeuse. Et de sa stature lui imposait de s'abaisser et de le regarder rouge de colère dans les yeux.

Que veux-tu que je fasse de toi maintenant !?! Je ne peux pas te laisser repartir ainsi sans avoir vue ce pauvre Syl ainsi que Blade !

Et encore moins en parler au reste du clan... !

Mais que faire d'elle ? Il devait réagir de façon juste en tant que chef, pour autant il ne voulait pas lui apporter un traitement de "faveur", elle devait faire face à ses actes.
Elle avait refoulée son passé et ses instincts au mépris de son clan et de sa nouvelle famille, cela ne pouvait qu'aboutir à une telle situation. Vétéran qui c'était toujours placé en père distant mais protecteur s'en voulait de n'avoir vue en Faucon "l'assassin potentiel", il aurait voulue l'aidée.

L'instant était critique, Vétéran devait rapidement réagir et de la façon la plus juste pour éviter plus de mal...

Avec un rictus de douleur l'elfe avait senti le poing du centaure se refermer autour de son bras, somme toute frêle comparé à la force contenu de cette poigne. Elle eut une grimace, retenant un grognement autant de douleur que d'exaspération alors qu'il la secouait. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il passa sa main sur la plaie. Pourvu que Vété n'ait aucun résidu sanguin sur son épiderme!

Mais Faucon ne sentit rien d'autre dans son bras que les battements de son propre coeur, que le garrot prolongé rendait douloureux. Tordue, oppressée et sous le coup de la colère du centaure, elle eut un profond soupir et se mit à voir les choses plus posément.

Cela faisait longtemps qu'elle n'était plus une gamine. Mais son comportement lui avait causé bien des torts qu'elle avait toujours assumé. Et il en serait de même aujourd'hui. Pour cela, lorsqu'elle réussit à le fixer dans les yeux sans être trop tordue, elle ne cillait pas, et ce, malgré le regard du centaure.

" Je ne deviens pas folle, ce serait beaucoup plus simple sinon. J'ai commis des erreurs qui ont menées à une tragédie. Je ne vous ai rien dit quand vous ne m'avez pas questionnés parce que j'ai cru que ma simple volonté serait plus forte que mon patrimoine. C'était stupide, je sais, de penser pouvoir enfermer et brider tout ça toute seule, mais je n'ai pas vraiment appris à faire les choses autrement.

Faucon soupira. Pour quoi passait elle maintenant? Machiavélique? Qu'importe, ça lui faisait mal de mettre son 'tonton' dans cette position, mais c'était à lui de prendre les décisions. Elle elle avait besoin de réfléchir et de tirer toutes les conclusions.

Je serais déçue si par colère tu me fichais dehors à coup de pied au derrière, Vétéran. Je n'ai pas non plus l'intention de fuir ta décision, quoi qu'il m'en coûte. Quant à prévenir les autres... Tu vois pourquoi je ne voulais pas te parler dehors?"

Oui il fallait s'occuper du corps de Syl et Blade... Où était-il allé, celui là? Dans un premier temps elle avait été blessée égoistement de son départ. Maintenant... Qu'avait il ressentit, lui, qui avait dû faire front à sa folie meurtrière, qui avait refusé le plus longtemps possible de se défendre? Elle espérait que Vétéran parviendrait à remettre la main sur lui rapidement.

" Alors, que vas tu faire de moi? Lâche moi s'il te plaît, je commence à ne plus sentir mon bras, chef."

Faucon ne semblait pas être vraiment effondrée par ses actes et montrait même de l'arrogance. C'est du moins ainsi que le prenait Vétéran qui lui connaissait ce coté narquois et révolté mais tout à la fois fragile et enfantin...

Elle, des fois si difficile à cernée, n'avait jamais montrée à son chef qu'elle renfermait de si noirs desseins, elle n'avait pas si tord en disant cette phrase :

"C'était stupide, je sais, de penser pouvoir enfermer et brider tout ça toute seule, mais je n'ai pas vraiment appris à faire les choses autrement."

Vétéran avait espéré qu'elle aurait put se confier en partie à lui ou à d'autres membres du clan pour exorciser son passer et éviter tout cela. La stupidité est le fruit de l'ignorance et de la peur, il lui fallait prendre conscience des ses actes et de ses erreurs, la sanction se devait d'être exemplaire...

Faucon poursuivais à parler ce qui n’arrangeait rien avec le vieux Centaure à bout, elle se présentait en accusée et juge devant lui, cela revenait à son chef et le silence l'aurait plus servie en cet instant.

Arrête donc de parler, tu devrais te faire toute petite ! Je suis assez grand pour choisir seul et n'espère pas te retrouver dans la position du paria, de l'exilée ou encore du martyr du clan !!!

Tu vas avoir tout le temps de penser à tes actes... !

Faisant fie des dernière parole de la rôdeuse, Vétéran resserra son étreinte et lui saisie le seconde bras, sure qu'elle était immobilisée.

Elle se pris la remarque du centaure comme un coup.

Espérer etre une paria? Y avait il quoi que ce soit d'enviable à ce statut? Sa souffrance continue d'être ce qu'elle était et de s'en voir rejeter... Quelque chose au fond d'elle même la torturait bizarrement, lui laissant un goût amer dont elle ne parvenait pas à saisir le sens.

" Une paria, hein? ça je le suis déjà, depuis si longtemps..."

Elle baissa la tête, fermant les yeux. Maintenant ses 2 bras étaient retenus de force par un Vétéran totalement à bout. La promiscuité en cette circonstance n'était guère plaisante, cependant, dans un coin de son esprit une petite voix lui disait qu'en un rien de temps cela pouvait être fini, si elle l'énervait assez pour que, dans un moment de colère... Une autre lui susurrait qu'un coup bien placé à la base du coup du centaure lui permettrait de s'enfuir. Une autre encore riait aux éclats. La tête de Faucon était pleine à craquer alors, et la sensation lancinante de ses bras encerclés n'arrangeraient rien à son malaise.

Elle tirait un peu sur ses bras pour avoir un meilleur mantien, mais les mains du centaure se resserrèrent en écho. Assaillit alors pas un sentiment de peur, et le souvenir d'instants où, piégée ainsi on l'avait fait tant souffrir, l'elfe paniqua. Par des mouvements brusques, le regard apeuré et sauvage, elle tenta de briser les cisailles qui la retenaient, pour s'éloigner du centaure.

Vétéran n'était pas indifférent aux souffrances subit par l'Elfe pendant ces durent années, il se doutait du martyr qu'elle avait subit, les clans de chasseurs dont elle venait, employaient la violence pour faire naître la violence...

Mais ce qu'elle ne savait pas c'est que Vétéran avait également subit auparavant les attaques d'un individu de son espèce et qu'il avait garder envers lui et ses congénères une rage incommensurable. Seul Bavmorda et Diane, toute deux disparut maintenant, avait réussi à faire parler le Centaure sur la partie la plus sombre de son passé.

Et la vue de la marque sur le poignet de Faucon, réveilla en lui cette rage encore brûlante au fin fond de son coeur. Celle-ci était différente de la marque apposée sur la flèche brisée qu'il conservait en mémoire d'Arthéros et de ce jour sanglant. Toutefois, Vétéran avait remarqué les similitudes dans la calligraphie des caractères inscrits, leur origine était donc commune...

Ne me répond pas insolente !!!

Vétéran allait d'un instant à l'autre perdre tout contrôle. Des flashs du passés se fracassants en son crâne, s'entremêlaient avec les moments passés avec Faucon. Il ne savait plus faire la différence entre la réalité et les projections d'associations qu'il voyait.

Dans un élan de folie, il projeta la rôdeuse tout en lui maintenant le bras droit et dans un mouvement de recul arma son épaule droite. Il allait lui asséner un violent coup... Il était trop tard... rien ne le ferais stopper...

C'est alors qu'il perçu la peur dans le regard de faucon, une peur à la foie sauvage et enfantine, une peur irrationnelle, incontrôlable sortie du plus profond de son âme. Cette peur qui devait la ronger depuis toujours et qu'elle n'avait sue combattre, peur qui la submergeait à l'instant et qui était maux du drame de ce soir.

Se fut comme un électrochoc pour le Centaure, il relâcha son étreinte, laissant Faucon basculer en arrière et finir sa chute le long des chaises entourant la table au centre de la pièce.

Il ne bougeait plus, comme médusé, le bras toujours au dessus de sa tête, le regard vide. Qu'avait-il faillit faire !!! Il ne valait pas mieux que les brutes qui avait traumatiser la jeune Elfe, il ne se reconnaît plus en cette instant, lui qui souhaitait apporter attention et respect à tout son clan...

Ballottée, repoussée, Faucon s'était mise à franchement paniquer. Le mouvement du centaure près à la frapper l'affola au plus haut point, et ses fichu résolutions s'envolèrent en un rien de temps... Il fallait à tout pris qu'elle s'éloigne!

Et il la lâcha. Emportée par son élan Faucon dégringola parmit les chaises dans un ensemble brusque qui lui abîma le dos. En rampant, elle tenta de mettre de la distance entre elle et le centaure, le coeur battant à tout rompre et incapable de réfléchir, le corps douloureux.

Elle atteignit un mur auquel elle se raccrocha sans cesser de fixer Vétéran du regard, de crainte qu'il ne continue dans sa lancée punitive... Il lui fallut se reprendre à 2 fois pour réussir à se relever, son genou déjà abîmé par Blade, ayant lui aussi eut sa part de chaise.

Faucon longea les murs et atteingit enfin la porte. Elle était totalement affolée, se sentait prise au piège... Sa main se posa sur la poignée qu'elle tourna. Elle entrebailla la porte sentant avec bonheur l'air s'engouffreret caresser sa peau. Cela la figea quelques instants. Elle porta ses doigts vers son vêtement sur lequel était dessiné l'écusson du clan. Elle allait l'ôter, et partir... Il n'aurait plus à se mettre dans un état pareil à cause d'elle...

La porte se referma. Faucon s'adossa et se laissa glisser le long de la sortie close, les mains autour des genoux.Vétéran n'avait toujours pas bougé... N'avait il agit que pour l'effrayer? Regrettait il son geste? Et elle alors... Etait elle capable d'éprouver du regret? ça avait été le cas avant...

Au fond d'elle même, elle mourrait d'envie de dire à Vété "Aide moi". peut etre ce qu'elle aurait dû faire depuis le départ d'ailleurs... Mais les mots ne franchirent pas ses lèvres... Etait il trop tard? Elle semblait avoir dépasser les limites de la tolérance...

Hésitante, elle murmura

" Vété?..."

C'était déjà beaucoup.

Le Centaure toujours figé, avait repris possession de son esprit suite à l'ouverture de la porte par Faucon, il pris une large inspiration d'air pure...

Les secondes découlaient mais il ne bougeait toujours pas et Faucon choquée au plus au point le fixait de sa cache, elle n'avait pas réussie à prendre la fuite. Outre la sanction elle cherchait de l'aide et le Centaure ne l'avait toujours pas compris...

Très lentement il baissa son bras jusqu'à ce qu'il vienne se plaquer le long de son corps. A l'appel de Faucon, son regard se détourna d'elle, il regrettait de s'être emporté ainsi.

Se dirigeant lentement vers le brasier étincelant de la cheminée, il se posait encore milles questions, comment se devait-il d'être à présent ?

Arrivé, il saisie au dessus de la lourde poutre qui surmontait le foyer, la flèche cassée qui l'avait blessé bien au delà de sa simple chaire, les caractères étaient identique... Il compris à l'instant le comportement de Faucon et ce qui la poussait à agir ainsi. De part ses investigations il avait retrouvé une partie des membres du clan auquel le rôdeur meurtrier appartenait et les avaient exterminés à son tour sous la rage. Il regrettait ce geste et ce soir l'histoire se répétait, de nouveaux des Satowiens avait subit les attaques d'un de ces chasseurs, Faucon...

Mais elle comptais énormément à ses yeux, même s'il ne l'avait jamais montré, il serait prêt à tout les sacrifices pour elle tout comme pour n'importe qu'elle Satowiens. Il N'aimait pas ressasser les choses du passé et préférait voir de l'avant, il pris la décision de ne rien lui révéler sur ce rôdeur meurtrier, pour son bien et le bien de Satowa.

Il reposa la flèche brisée, sans se retourner, il marmonna d'une voie roc :

Viens...

Faucon avait observé les gestes du centaure depuis l'entrée de la maison, le coeur gros de le voir se détourner d'elle d'abord, alors qu'elle l'avait appelé...

Ses gestes étaient lent et bientôt la voix du centaure se fit à nouveau entendre. Un ordre? Obéissante malgré tout, et peut être dans l'espoir que cette soirée de cauchemar prenne enfin fin, l'elfe tenta de se relever.

Boitillante, Faucon se rapprocha de Vétéran, tout en faisant très légèrement un arc de cercle afin de ne pas se trouver à portée immédiate de poing ou de sabot. On ne sait jamais, il avait quand même faillit la frapper violement quelques instants avant...

Le visage tendu, le regard toujours teinté de peur, l'elfe se posta à quelques centimètres du centaure. Elle s'appuyait sur une chaise, ce qui avait la double utilité de mettre de la distance entre eux deux, et de l'aider à tenir debout. En effet la chute semblait avoir fortement réveillé ses douleurs de la soirée, tout en en ajoutant de nouvelles...

La tête légèrement penchée sur le côté, elle observa le centaure face à sa cheminée et à lui même. Comme il ne semblait pas bouger, lentement elle tendit une main tremblante vers le bras de Vétéran.

Vétéran n'avais encore rien dit, n'y bouger, laissant faucon venir à lui. Cela montrant qu'elle était bien à la recherche d'une aide, d'un soutien, d'affection...

Il la laissa poser sa main sur son avant bras, il redoutait se contact après ce qu'il c'était passé, il eut une légère réaction épidermique, les poils de son bras se dressant légèrement. S'en suit un soupir profond du centaure, toute tension semblait avoir disparut, il était prêt à partager avec Faucon tout ses doutes et peines.

Gardant le regard plongé dans le braisier il reprit :

Qu'elle soirée... Pardonne moi pour mon gestes, j'espère ne pas t'avoir trop bousculée. Je garde des rancœurs en moi qui prennent le dessus sur ma raison dans de tel situation. Je comprend les raisons de tes actes en partie et pense savoir ce que tu as vécue de part le passé. Mais je ne puis te pardonner au moment présent...

Vétéran ne pouvait encore accepter le silence de Faucon depuis tout ce temps sur les tourments qu'elle endurait. Et les incidents de ce soir avec Blade et Syl Ewan étaient encore bien plus impardonnables.

Mais, elle était venue à lui, s'était offerte à son jugement et à ses sanctions, elle avait bien plus besoin d'aide que de coups...

Faucon n'était pas la seule à être tourmentée à ce moment là. Son chef semblait lui aussi pris par les affres d'un passé qui l'avait lui aussi marqué au fer.

Elle l'écouta avec un sourire triste, puis resta silencieuse quelques instants, les bras croisés, serrés contre elle. C'était lui qui s'excusait alors que c'était elle qui avait fait tant de mal!

"Ne t'excuse pas...Je t'ai causé du souci et des troubles... Je suis mauvaise...C'est moi qui devrait demander pardon à genoux... Il faut vraiment faire quelque chose pour... le corps de Syl... Et... Je ne sais pas, je ne sais plus... comment faire...

Vété...

L'elfe poussa un soupir et se passa la main dans les cheveux. Que faire? Que faire d'elle? Elle n'avait pas le droit de décider ce qui allait se passer ensuite... Elle s'en remettait à Vété bien que le poids de ces choix devaient être bien lourd à porter...

Vétéran ne voulait pas trop lui porter de marques d'attachement, il se détacha d'elle après ce court instant affectueux...

Et la regardant de son air paternelle mais strict lui répondit :

Va chercher Syl et ramène le à la taverne de la cité, nous installerons son corps toujours en vie, mais vide de son âme dans la chambre de l'ancien pigeonnier. Personne ne se doutera de sa présence et nous pourront lui apporter tous les soins voulus.

Je te charge également de trouver une solution pour lui redonner l'esprit, Caroline pourrait peut-être bien savoir quoi faire...

Il s'arrêta un instant comme pour prendre encore quelques secondes de réflexion :

Quant à Blade, retrouve le et préviens moi alors, ne va pas seul à son contact...

Vétéran se retourna de nouveaux face au brasier et y plongea le regard, un lourd silence s'installa. A Faucon de faire ses preuves en rétablissant l'ordre, cela lui est salutaire comme à l'union de Satowa...

L'ancien pigeonnier???

Tu manques pas d'air vieille mule!
Attends que toi aussi tu joues au fantôme! Tu vas voir! On va se régaler à t'humilier aussi! Vété à la robe verte... Vété à la crête Iroquois... Vété dans le purin... Vété en clown sur la place publique de Satowa!!!...

Saligaud de vieux grigou, tu ne perds rien pour attendre!

La colère toute fantomatique de SYL EWAN stoppa en un instant alors qu'il venait de réaliser quelque chose!

Bon sang Vété!... Ne sois pas trop tendre avec elle!... Elle est en train de se fabriquer un nouveau masque!... Je l'aime... Ne la laisse pas continuer à mentir...

Faucon écoutait les directives de Vétéran avec un certain soulagement... Elle eut une moue bizarre lorsqu'il lui demanda de ramener le corps de Syl... Etait il sérieux? Il pensait réellement que l'elfe, avec ses bras ramollos réussirait à porter le corps d'un cheval humanoîdé mort sur son dos jusqu'ici?

Mais il n'y avait pas de doute à avoir. Pour transporter le corps elle se débrouillerait... Et pour Blade... Et bien c'était sans doute plus rationnel, en effet de ne pas l'accoster n'importe comment est seule après ce qu'elle avait fait... Mais elle aurait préféré rêgler ses comptes d'abord, lui laisser une opportunité de s'expliquer...

Qu'importe, elle ferai ce qu'il lui demandait au plus vite... Mais elle allait quand même devoir se retrouver elle même en priorité...

L'elfe hocha la tête et se dirigea vers la sortie.

"Je vais m'occuper de Syl tout de suite, j'attendrais qu'il n'y ait plus personne de conscient pour l'amener derrière la taverne afin qu'il y ait le moins de risque que ce soit vu...

Je me met en route demain... Je vais tout faire pour le trouver à temps..."

Après une sorte de sourire triste, Faucon ouvrit la porte et se livra à la fraicheur de la nuit, se dissimulant parmi les ombres jusqu'à sa demeure. Rien n'avait bougé et une grande torpeur la saisit à la vue du terrain sur lequel s'était déroulée cette funeste soirée. Quelle folie!

L'enveloppe corporelle du centaure non plus n'avait pas bougé...

Dans un soupir elle se dirigea vers la lisière de la forêt. Des chevaux sauvages vivaient librement sur ces terres... Elle les avaient déjà observés de très près...

Les mains liés, elle se mit à murmurer une sorte de littanie envoûtante, la même qu'elle avit utilisée plus tôt pour attirer le dîner...

Après quelques minutes un galop se fit entendre, et 3 chevaux d'un noir de jais apparurent devant l'elfe. Elle se tut, les laissant approcher. Elle s'adressa lentement à chacun d'eux, au creux de leurs oreilles, dans sa langue maternelle, inusité depuis si longtemps... 2 se tinrent sans broncher. Le troisième, lui renacla après que Faucon eut délivré son message...

Ils l'observèrent tirer son poignard et couper en grande partie les pieds de sa table déjà détruite. Elle tira ensuite le panneau de bois jusqu'au corps du centaure. Les chevaux, dociles, la suivirent.

Enfin elle se dirigea vers sa demeure et revint avec une corde qu'elle coupa en plusieurs bouts. Avec lenteur elle attacha les chevaux au centaure et le hissa sur la table.

Enfin avec une grande attention, Faucon lia la table aux deux animaux de manière à ce qu'ils ne soient pas blessés en tirant la table et le corps.

Cet attelage n'avançait pas vite, principalement parce que Faucon ne voulait abîmer ni le corps inerte, ni ses deux alliés. Enfin, après près d'une heure de trajet, ils arrivèrent en vue de la taverne. Faucon patienta jusqu'à ce que plus aucun bruit ne se fasse entendre, caressant du bout des doigts le corps des chevaux afin de vérifier leur état.

Après un temps qui lui parut interminable, ils se glissèrent jusqu'au point de rendez vous, puis l'elfe détacha les 2 animaux. Après un remerciement elle les observa repartir au galop jusqu'à leur lieu de vie.

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