Danse avec la mort

Nombre de messages : 108 Localisation : Kedrok Date d'inscription : 25/03/2007

La pluie était tombée toute la nuit.
Elle avait marché d’un pas lent et flâneur, songeant à sa vie, à quel tournant elle avait prit depuis peu. Elle n’était pas forcément plus simple depuis qu’elle avait décidé de se battre sur le chemin plus glorieux du bien, et ses souffrances morales avaient vite laissé place à celles plus physiques. Chaque jour elle croisait des « humains » sans foi ni loi qui n’hésitaient pas une seule seconde à meurtrir sa chair fragile de coups d’épée sans aucune sommation. Elle qui avait commencé ce chemin par ne croiser que des bêtes féroces, elle se retrouvait devant l’animal le plus dangereux, le plus perfide, le plus sadique, ses semblables à deux jambes…pour la plupart…

La mort était une sensation douloureuse et désagréable. La manière dont la vie, l’âme s’extirpait de l’enveloppe charnelle était une vraie torture, comme si on plongeait dans un bain glacé sans y être préparé, comme si les ténèbres nous envahissaient pour nous engloutir dans le néant, et retrouver son corps n’était pas plus réjouissant.
Il lui arrivait de mourir plusieurs fois dans une journée, ce qui bien souvent lui tirait des flots de larmes à son réveil. Mais elle tenait bon, elle essayait de se concentrer sur ce sang souillé qu’elle devait purifier, puis elle se relevait, un peu lasse, pour avancer de nouveau.

Ses mèches effilées laissaient des gouttes d’eau tomber une à une, et elle prit conscience que ses cheveux avaient repoussé. Tondue avec sa mère par ses juges et bourreaux avant que la marque des bannis ne soit gravée sur leur peau, elle avait fini par s’habituer à cette coupe de garçon. Elle caressa machinalement le sillon en X laissé par la marque sur sa poitrine, se souvenant qu’elle avait eu la chance d’avoir pu se débattre en mordant jusqu’au sang l’homme qui la maintenait et à la différence de sa mère, qu’elle n’avait pas du la porter sur la joue comme il en était la coutume pour que tout le monde la voit.
En s’approchant de la taverne du Clan, elle referma le bouton de sa chemise et poussa la porte afin de prendre un peu de repos et qui sait peut-être croiser un des membres de sa nouvelle famille.

Aravis s'apprêtait à quitter la taverne. Elle venait de terminer son verre de lait. Luminus, toujours très rapide, se retrouva devant la porte de la taverne, près à partir. Des gens entraient et sortaient. Il les évitait en se déplacement d'un côté, puis de l'autre. Aravis se leva, déposa quelques gopis pour payer sa consommation et se dirigea vers la sortie lorsqu'elle vit Mirage entrer. La félys semblait épuisée et avoir plusieurs blessures au corps. Luminus l'ayant remarqué, décida de grimper sur elle pour venir s'installer sur son épaule. Il passa ses petites pattes délicatement sur le visage de Mirage pour en retirer la poussière dû aux combats. Aravis s'approcha.

"Bonjour Mirage. Luminus, depuis quand montes-tu sur les gens sans permission ? Je te pris de l'excuser, il n'agit pas de cette façon habituellement. Voudrais-tu prendre place à une table ? Nous pourrions discuter si tu veux bien."

Luminus sauta sur l'épaule d'Aravis et observa Mirage, attendant sa réponse.

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La porte lui parut plus lourde qu'à l'accoutumée, c'était sans doute dû à la fatigue. A peine la tiédeur de la pièce vint lui réchauffer les joues qu'elle se trouva face à face avec la charmante Aravis. Sa cape tira légèrement vers le bas, elle baissa les yeux, mais déjà l'animal facétieux c'était logé sur son épaule. La caresse duveteuse de son pelage sur sa joue était si douce, si agréable, si acceuillante. Elle le laissa poser ses petites pattes sur son visage, puis le flatta affectueusement du revers de la main.
Ses yeux cernés et fatigués s'affaissèrent sous ses pommettes souriantes, et c'est avec un certain plaisir qu'elle répondit à la jeune elfe.

Non, laisse-le Aravis, tu sais bien au j'apprécie beaucoup Luminus, il est si doux, si gentil. Ca me fait plaisir de le revoir.
Mais....tu t'en allais ?
Tu ne veux pas prendre un dernier verre avec moi ? J'aimerai tant avoir de tes nouvelles et celles des membres du Clan. Je crois savoir que Vétéran est parti...dommage, j'aurai tant aimé le revoir. Toi aussi d'ailleurs !

Mirage jeta un oeil dans la salle et aperçut une table de libre.

Alors que la jeune félys allait choisir un endroit pour s'asseoir et discuter avec Aravis, quelque chose d'inattendu se produisit!...

Il y a quelques temps, SYL EWAN avait suivi les présages et était revenu à Satowa. Il avait alors assisté à l'étrange feu de camp organisé par le Baron. Il y avait rencontré des individus aussi charismatiques qu'Arlequin ou que Boadicea et surtout avait retrouvé ses amis.

Pas un mot, pas un geste n'avait trahi ce qui l'avait éloigné si longtemps du clan mais son retour avait correspondu parfaitement avec cet événement et avec le retour de Faucon. Depuis, outre les quelques quolibets habituels à l'égard de Vétéran, il avait rayonné d'une joie de vivre et d'une amabilité sans précédent; encore plus bizarre lorsque l'on connaissait un temps soit peu le personnage... Ni Caroline ni Faucon n'avaient semblé s'interroger sur son comportement toujours égal, presque mièvre.
Avec celle qu'il aimait, il était simplement présent et l'on pouvait croire qu'il se complaisait à être juste là à ses côtés mais jamais ils n'avaient retrouvé la force et l'intimité d'avant leur séparation.

Mais de jours en jours, il avait été obligé de multiplier les rencontres. Depuis sa nomination en tant que sous chef de Satowa, son masque se fissurait et ses crises devenaient plus fréquentes.

Et... Alors que la jeune félys allait choisir un endroit pour s'asseoir et discuter avec Aravis, le sorcier s'effondra dans la cour arrière de la taverne. Après un cri de douleur hideux mêlé au fracas des barriques qu'il avait renversé en tombant, SYL EWAN reposait inerte et gémissant seulement parcouru ponctuellement de spasmes horribles qui indiquaient qu'il était toujours en vie.

Caroline qui était présente à la taverne et se levait justement, souriante, pour aller saluer Aravis et Mirage, fut interrompue dans son geste par un cri déchirant qui retentit dans la cour derrière la taverne.
Un regard échangé avec ces deux amies, un hochement de tête et toutes trois s'avancèrent vers la porte.
Aravis dégaina son épée, les mains des deux autres s'illuminèrent tandis qu'elles se trouvaient derrière la porte. Lentement, l'elfette tourna la poignée puis ouvrit la porte brutalement, se lançant dans la cours à l'assaut d'éventuels attaquants. Elle crut pendant un instant que la cours était vide, avant que son regard ne tombe sur un centaure dont le corps se convulsionnait sur le sol. Toujours méfiante, elle s'approcha de lui avant de laisser échapper un cri. "Syl !!!"
Elle s'agenouilla auprès de son confrère qu'elle avait reconnu, tentant de le maintenir immobile mais les spasme violents qui traversaient le corps de ce dernier l'en empêcha.
"Oh non, ça ne va pas recommencer..." Les deux autres la regardèrent sans comprendre, mais Caroline avait déjà vu Syl dans cet état, alors qu'il était possédé par un démon. Elle avait finalement réussi à l'exorciser mais était-ce la même chose qui était en cause cette fois-ci ?

Lorsqu'Aravis entendit le cri, après que Caroline soit venu les rejoindre, elle comprit le regard qu'elle leur avait jeter immédiatement. Elle ne se fit pas prier pour sortir son épée de son fourreau. Caroline et Mirage se préparèrent aussi à affronter l'éventuel danger. En un instant, ce moment qui se devait d'être reposant se transforma en un plus inquiétant.

Lorsqu'elles arrivèrent dans la cour arrière, se fut Caroline qui remarqua le centaure effondré, mi-conscient. Elle se précipita près de lui. Le corps de Syl ressemblait au ciel lorsqu'il est parcouru par les éclairs lors d'orage violent. Aravis fut encore plus intrigué lorsque Caroline s'exprima. Comment ? Cela lui était déjà arrivé ? Mais quand ? A quel moment ? Et pourquoi ? Il est vrai que le voyage d'Aravis avait durée un long moment. Beaucoup de chose c'était sûrement passé durant son absence. Aravis s'agenouilla près de Caroline. Luminus, effrayé par l'état du centaure, s'était réfugié sur l'épaule de Mirage.

"C'est horrible. Que lui arrive-t-il ? Que peut-on faire pour l'aider ? Caroline, as-tu une idée du mal qui le fait souffrir ou qui le tourmente ?"

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Un cri déchirant ! Un grand fracas !
Alors que Caroline s'approchait d'elle pour la saluer, elle vit l'elfe aux cheveux longs ouvrir la porte et se précipiter dehors la main au fourreau, suivie de peu par Aravis.
Etrangement la félys resta sans réaction, le regard usé, elle les suivit malgré tout afin de les soutenir en cas de problème, même si elle savait que c'était surement inutile vu son niveau.
Dehord, penchée sur le corps du cartomancien centaure en convultion, Caroline, toujours si douce et matenelle venait lui prêter assistance.

Mirage resta là, interdite, à regarder la scène de loin comme si elle n'était que spectatrice. Aucun sentiment de peur ou d'inquiétude ne la traversa, juste un goût amère au fond de sa gorge qui rendait toute déglutition desagréable.
Une odeur familière, une odeur de mort vint alors agresser son nez félin. Bien qu'elle ne comprenait rien à l'échange paniqué des deux elfes, elle s'approcha lentement, toujours trempée de la tête aux pieds.

Bizarrement de tous les membres du Clan, Syl Ewan était celui qu'elle appréciait le moins. Son aura magique et sombre avait le don de lui rappeler son père et la mettait franchement mal à l'aise.
Elle regarda Caroline et Aravis, et dit d'une voix fatiguée.

Il faudrait lui mettre quelque chose dans la bouche, non ? Il risque de se modre la langue.

Elle resta pourtant à bonne distance du centaure, les cicatrices de son corps la tiraillant légèrement.

"Il faudrait lui mettre quelque chose dans la bouche, non ? Il risque de se mordre la langue."Caroline entendit vaguement cette phrase, qui résonnait dans un coin de son esprit embrouillé. Elle était concentrée sur le corps de Syl, cherchant un indice, quelquechose qui trahirait la présence d'un démon dans son corp. Mais elle ne voyait rien.

"Il faudrait lui mettre quelque chose dans la bouche, non ? Il risque de se mordre la langue." Elle tressaillit soudain, sortant de ses pensées.
Elle chercha rapidement autour d'elle un objet qui pourrait faire l'affaire mais, mis à part les éclats de tonneau et les divers objets qui trainaient sur le sol il n'y avait rien. Elle soupira en regardant sa jupe, trempée par le liquide ambré qui s'était répandu dans la cour et se décida à en déchirer un grand morceau qu'elle fourra dans la bouche du centaure, l'empêchant ainsi de s'étouffer avec sa langue. Il serait quite à lui en refaire encore une pensa-t-elle.

Elle avait soigné les coupures que le centaure s'était fait en tombant mais son corps était toujours parcourus de convulsions, dont elle n'arrivait pas à déterminer la cause. Il fallait un examen plus poussé. Elle retira la chemise qui collait à la peau de Syl, dévoilant son torse.

"Mirage ? Tu es bien prêtresse désormais ? Alors viens m'aider s'il-te-plait. Je m'occupe de sa partie humaine, tu veux bien osculter le reste de son corps ?"

Sans attendre la réponse, elle commença de son côté, songeant que cela serait plus aisé s'ils n'étaient pas coincés à même le sol dans une cour humide qui de plus dégageait de fortes vapeurs d'alcool.

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Son attention restait figée sur le dévouement de Caroline.
Ses longues mèches fines couleurs de jais couvraient en cascade son visage opalin penché avec inquiétude sur le corps encore secoué de Syl Ewan.

Elle cligna un instant ses yeux d'or et sa vue se brouilla légèrement de fatigue. Pendant ce temps l'elfe avait fini par réagir à sa phrase et introduisait consciencieusement un débris de bois dans la bouche de celui-ci.

Elle restait là, la tête contre le chambranle de la porte, quand la voix enchanteresse la sortie de sa lassitude. Elle sursauta légèrement, faisant claquer la lame de son épée contre la porte de la taverne.

Quoi ? Le soigner ? Lui ? Elle !

Son esprit reprit sa course, et elle fixa un long moment Caroline, les bras le long du corps, presque inutiles.
Puis la voyant se concentrer avec chaleur et compassion sur son compagnon d'arme, elle s'approcha lentement, s'accroupit près du centaure, leva ses mains au dessus de lui et dans un murmure fredonna quelques prières mélodieuses.
Sa capacité de soin était encore bien hésitante, mais il s'agissait là d'un membre de son clan, de sa famille, et Caroline avait besoin d'elle à cet instant.
Elle laissa la chaleur se consumer en elle et jaillir de ses mains fébriles. Les yeux fermés, concentrée sur son énergie, sur ses prières, elle laissa cette chaleur envelopper le corps de l'homme et caresser de son flux ses blessures apparentes.
Un petit étourdissement la saisit, sa sueur salée se mêlant à l'eau de pluie qui pénétraient ses vêtements.
Un amour infini transpirait de tout son être et irradiait son coeur d'un vertige qui lui fit verser quelques larmes à son insu.

Dans un dernier soubresaut, SYL EWAN ouvrit les paupières ! Le centaure écarquilla les yeux et dévisagea les trois jeunes femmes avec un regard d’incompréhension…

Ca… Caroline !... Il se passe quoi là ?!?

Un petit sourire goguenard un peu forcé…

Salut chef, tu vas bien ?

Mirage ?...

Euhhh !... Les filles ?...

Il avait un drôle de goût amer au fond de la gorge qu’il ne parvenait pas à identifier…

Qu’est-ce que je fiche ici ?

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Quand le centaure sortit du cauchemar qui semblait le malmener, elle quitta sa transe de façon brutale, coupa sa prière en plein élan, ses poils s'hérissèrent, et avec souplesse elle se redressa d'un bond sur ses deux jambes pour faire un pas en arrière.
Ses yeux roulèrent de l'elfe au centaure, toujours en retrait, gardant le silence et frottant machinalement ses mains encore brûlantes.

Lorsque le centaure revint à lui, Aravis fut soulagé. Elle en profita pour remettre son épée dans son fourreau. Mais l'inquiétude ne disparut pas. Lorsque Syl demanda ce qu'il fesait ici, Aravis décida de lui répondre.

"Nous t'avons trouvé sur sol, inconscient, ton corps se tordant dans tous les sens. Nous étions dans la taverne lorsque nous avons entendu un cri. Nous sommes aussitôt venu ici. "

Aravis fit une pause. Elle était troublée par ce qui venait de se passer. Elle regarda le centaure avec insistance.

"Te souviens-tu de ce qui s'était passer pour que tu sois dans cette état ? As-tu une idée de ce qui en serait la cause ? Comment te sens-tu ? As-tu besoin d'aide pour quoi que se soit ?"

Aravis ne pouvait s'empêcher de lui poser toutes ses questions. Pendant ce temps, Luminus revint se mettre sur l'épaule de sa maîtresse, heureux de voir que le centaure était revenu à un état normal et beaucoup moins effrayant.

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Aravis semblait elle aussi très inquiète par l'évènement et posait question sur question dans la but manifeste de calmer l'angoisse qu'elle venait d'avoir.
Mirage quant à elle mourrait d'envie de se poser, son nez commençait à la picoter légèrement et elle éternua 2 fois avant de dire d'une voix effacée...

Euh...on ferait peut-être mieux de rentrer au chaud à l'intérieur non ?
On va tous prendre froid à rester là dehors comme ça... Un vin chaud pour tout le monde ne serait pas du luxe, et Syl Ewan aurait le temps de se remettre...de...de son trouble...et vous de vos émotions.

Ses vêtements trempés commençaient à peser lourd sur ses épaules, et la fatigue lui volait les dernières ressources qui la maintenaient encore debout. De plus l'idée de se retrouver autour d’une table avec ses amis lui faisait envie depuis des lunes, et l'histoire du mystérieux centaure saurait peut-être la distraire du gouffre mélancolique dans lequel elle se sentait aspirée de plus en plus.

Caroline aussi commençait à grelotter, ses habits imprégnés d'alcool et désormais glacés lui collaient à la peau. Oui un vin chaud ce n'était pas une mauvaise idée, ça leur ferait du bien à tous.
Passant le bras du centaure encore chancelant autour de son cou dans l'espoir improbable de lui fournir un appuis, elle marcha en direction de la taverne dont Aravis lui ouvrit obligemment la porte. Elle laissa ses trois compagnons s'installer à une table tandis qu'elle allait dans la réserve chercher quelques bouteilles et un peu de nourriture.

Elle descendit la volée de marche sans même s'en parecevoir, ce chemin elle l'avait si souvent emprunté... De plus toutes ses pensées convergeaient vers Syl. Son état était inquiétant... Toujours perdue dans ses réflexions, elle n'aperçut pas immédiatement la forme qui se glissait derrière elle... Furtive, silencieuse comme la mort, l'ombre arriva à sa hauteur, dans son dos.

Elle crut mourir de peur lorsqu'on lui hurla "Coucou Caro !!!". Encore livide, elle se retourna pour faire face à Faucon, son espiègle amie l'avait encore eut.

"Hey Faucon, tu ne pourrais pas me saluer normalement, histoire que je ne meurs pas d'une crise cardiaque ? Enfin on en reparlera plus tard si tu veux bien, j'ai besoin de toi là. Syl a eut une sorte de malaise, on l'a retrouvé inconscient dans la cour il y a quelques minutes."
Voyant le visage de son amie pâlir également elle s'empressa de la rassurer. "Ne t'inquiète pas, il va bien maintenant, il est dans la salle en train de se reposer. Si tu voulais bien m'aider à lui apporter ça, on a tous beosin d'un petit remontant."Elle lui fourra dans les bras une miche de pain et 2 bouteilles puis alla rejoindre les trois autres, Faucon sur ses talons.

Faucon était occupée à recenser les tonneaux, travaillant avec acharnement dans le but de prouver à tonton qu'elle était utile et qu'il ne fallait surtout pas qu'elle cherche encore à le vendre, même si les fois précédentes c'était une plaisanterie...

Elle entendit quelqu'un descendre les marches rapidement, et elle reconnu les pas de Caroline bien avant de la voir. Furtivement, elle se glissa derrière elle, histoire de la surprendre et de savoir ce qu'elle venait faire ici...

Elle pâlit... Syl, un malaise? Que lui était-il encore arrivé? Caro avait beau dire qu'il allait bien... Elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter, et, inutilement, de s'en vouloir de ne pas être omnisciente. Elle se retrouva avec une floppée de nourriture et suivit mécaniquement la prêtresse. Hors de la cave, elle observa la tablée, vit qu'il n'avait surtout pas l'air frais. Il était déjà bien entouré, et elle ne jugea pas utile de s'attarder. Il avait 2 prêtresses sous la main, elle ne pourrait pas lui apporter beaucoup plus...

Soudain une pensée lui vint, était-il à nouveau sous le coup d'un démon? Se ramener pour tâter sa poitrine histoire de vérifier s'il portait où non son pendentif de malheur, c'était pas terrible, elle se ferai traiter de perverse! Elle rattrapa sa consoeur pour lui glisser 2 mots à l'oreille

" Je ne reste pas avec vous, surveille le de près, son comportement, tu sais... Je reste dans le coin, au cas où il ne soit plus tout à fait lui-même et qu'il faille encore se faire insulter par un vilain éthéré à mettre en bouteille... "

Arrivée devant la table, elle salua l'assemblée, jetant tout de même un coup d'oeil inquiet au centaure qui avait une extraordinaire faculté à se faire du mal à lui même. Pas facile de s'éclipser comme ça, aussi elle se lança dans les activités auquelles elle se savait douée: les plaisanteries et le mensonge

" Alors comme ça tu te fais encore remarquer? Je parie que c'était seulement pour t'attirer l'attention des demoiselles! Avec ça ça devrait aller mieux pour vous tous... Caro préviens moi si vous avez besoin de nouvelles provisions, j'ai des choses à faire ici, moi.Bonne soirée"

Elle insista sur le dernier mot, sous-entendant amicalement que depuis les nouvelles nominations elles n'en avaient pas vu s'activer certains... Puis s'éclipsa avant que quiconque puisse en placer une, se plaçant de manière à voir si quelque chose de réellement anormal se produisait.

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Les coudes posés sur la table, la tête penchée en avant, les mèches brunes encore humides devant les yeux avaient du paraître à la ravissante elfe rousse d’une impolitesse sans nom, mais à la vérité, à peine Mirage avait-elle ôté sa cape détrempée, posée ses affaires et c’était assise sur sa chaise qu’elle s’était assoupie. Son souffle était lent, et c’est à peine si elle percevait les bruits de la taverne. Elle était épuisée.

L'inquiétude se lisait dans les yeux de Faucon, bien qu'elle essaya de le cacher, utilisant son talent pour les plaisanteries. Il est vrai qu'il n'est pas aisé de rassurer quelqu'un alors que l'on est soi-même inquiet, aussi Caroline n'était pas étonnée d'avoir échoué à le faire avec son amie...

" Je ne reste pas avec vous, surveille le de près, son comportement, tu sais... Je reste dans le coin, au cas où il ne soit plus tout à fait lui-même et qu'il faille encore se faire insulter par un vilain éthéré à mettre en bouteille... "

Elle aussi repensait à cette histoire, redoutant sans doute tout comme la prêtresse qu'elle ne se reproduise. Elle allait le surveiller bien sûr, traquant les moindre sautes d'humeur anormale ou gestes trahissants une quelconque possession.

Elle déposa son chargement sur la table, et bientôt chacun eut devant lui un verre de vin fumant ainsi qu'une petite collation ; sauf Mirage qui avait déjà rejoint Morphée, succombant à sa fatigue. L'efette l'aurait volontier transportée à l'auberge où elle serait tout de même mieux installée qu'ici, mais ses force ne le lui permettaient pas. Elle se contenta donc de la recouvrir d'une couverture trouvée dans un coin de la pièce.

Tout en buvant le liquide qui réchauffait agréablement son corps transi de froid, le nez dans son verre, ses yeux ne quittaient pas le centaure encore un peu hagard.
Reposant son verre qu'elle entreprit de remplir à nouveau, elle en profita pour lui poser cette question qui la hantait "Syl, te souviens-tu de ce qui t'es arrivé ? Et sais-tu pourquoi cela s'est produit ? Est-ce que ça aurait un rapport avec la... la dernière fois ?"

Elles étaient toutes aux petits soins... Il avait eu raison de se laisser dorloter...

Le jeune centaure un peu vaseux s'était laissé traîné jusqu'à un banc... Il but lentement quelques gorgées de pur malt et les regarda unes à unes.

Faucon était passée en coup de vent et il avait tenté de donner le change pour ne pas l'inquiéter. Peine perdue, il avait lu les tracas dans son regard!...

Aravis semblait un peu plus sereine qu'à son réveil; logique... La guerrière était plus inquiétée par les douleurs du corps que par celles de l'esprit...

Mirage... drôle de petit bout fragile!... C'était elle qu'il avait vu en premier à son réveil; elle semblait abattue et s'était assoupie sur le bois épais de la table de la taverne...

Caroline semblait superviser les choses et chacune s'en remettait à elle et à son expertise.

SYL EWAN fit un sourire charmeur un peu forcé...

Merci les filles...

Vous avez toutes l'air très inquiétes!... Mais en dehors d'une forte lassitude, je vais bien... J'ai mal partout mais je vais bien...

Tout ce que je sais, c'est que ce n'est pas la première fois que j'ai un malaise comme ça... A part un goût un peu amer dans la gorge et la frustration de ne pas savoir réellement ce qui m'arrive... Je n'ai pas la moindre idée de ce que j'ai... C'est sans doute le surmenage... Vous voir bosser à longueur de journée pour le vieux grigou, c'est crevant!...

Son sourire devenait plus franc et ses lèvres moins pâles.

Il regarda Caroline...

Je ne sais pas si c'est lui! Si c'est le cas, il s'y prend de façon nouvelle et le conflit intérieur ne m'apparaît pas vraiment...
J'ai la sensation de louper quelque chose mais de ne pas arriver à mettre le doigt dessus, c'est assez pénible!

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Toujours endormie parmi la foule, le souffle lent et paisible, Mirage qui tenait en équilibre léger assise sur sa chaise, laissa un de ses coudes glisser sur la table sans s’en rendre compte.
Perdant ainsi cet équilibre fragile, son front atterrit brutalement sur le bois dur de la table, manquant à l’arrivée de faire tomber le verre qu’on avait placé devant elle à son attention.
Réveillée aussi brutalement, elle plaqua immédiatement ses deux mains sur son front en gémissant de douleur. Peu à peu elle releva les mains et d’un regard bas constata où et avec qui elle se trouvait. Voyant qu’on l’observait, elle rougit aussitôt et baissa la tête, une main frottant toujours la bosse qui venait de poindre.

Je…je…désolée…je m’étais endormie on dirait…

Ne sachant quoi dire d’autre, elle attrapa son verre et en bu une gorgée en espérant que les regards finiraient de se poser sur elle.

Pour elle aussi c'était pénible. Elle n'avait pas encore réussi à trouver l'origine de ces malaises et en plus de l'inquiéter davantage, ça touchait sa fierté de prêtresse.
Les paroles du centaure réussirent à lui arracher un sourire, mais son regard perdu dans le vague trahissait ses doutes. Jamais elle ne se le pardonnerait si elle ne pouvait aider Syl. A quoi bon être prêtresse si on ne peut même pas sauver ses amis ? Elle secoua sa tête, rejetant ses mèches d'ébènes qui collaient à son visage encore humide. Elle n'avait pas encore pu l'aider, mais elle le ferait... bientôt.

Le réveil brutal de Mirage la ramena à la réalité. Elle sourit en voyant la gêne de la félys, et appliqua la main sur son front, faisant disparaitre sa blessure. Son regard croisa celui de Mirage... Son sourire s'attrista quelque peu. Elle savait que la douleur qu'elle lisait dans ces yeux, elle ne pourrait pas la soigner d'un geste, avec une prière ou une potion. Elle était désolée de ne pouvoir soulager la jeune félys qu'elle avait prise en affection, elle savait que les blessures du coeur et de l'âme étaient les plus douloureuses et qu'elles ne se refermaient pas facilement.
Son sourire redevint franc, son regard pétilla, Mirage lui rapellait un peu elle-même qui avait peur des "grands" du clan et qui se sentait bien faible lorsqu'elle les croisait. Si Mirage savait... Après tout ce qu'elle avait vécu, elle lui apparaissait plus forte que l'elfette qui se tenait devant elle.

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Elle venait de poser son verre, les joues encore rouges, quand la douce main de Caroline vint se poser sur son front. La douleur partie presque immédiatement, mais n’avait rien avoir avec le plaisir infini que la jeune Félys trouvait dans ce contact. Elle aurait pu se lover sous cette main délicate encore très longtemps.
Pour elle Caroline avait toutes les qualités, elle était belle, gracieuse, dévouée et généreuse, tout ce qu’elle aurait aimé être si la vie ne l’avait pas abîmé.
Elle la regarda longtemps, reconnaissante, puis lui offrit son plus beau sourire. Elle se sentait bien, sa présence l’apaisait au-delà des mots.
Puis se souvenant de ce qui c’était passé quelques minutes avant qu’elle ne sombre dans le sommeil, elle regarda timidement Syl Ewan, toujours mal à l’aise en sa présence et lui demanda.

Tu…tu vas mieux ?

Elle rebut une gorgée de son verre, puis levant un sourcil intrigué questionna de nouveau.

Comment tu fais pour faire des cauchemars tout éveillé ? Tu es somnambule ?

Si Caroline devait s'occuper de quelqu'un ça aurait du être de mirage!... La puce avait vraiment une sale mine, presque fantômatique... Elle était tombée comme une masse sans doute sous le coup d'une magie trop puissante et avait retrouvé les chemins de la conscience presque immédaitement... Lui, il lui suffisait de quelques gorgées d'alcool pour qu'il se sente d'attaque!...

La prêtresse elfe était toujours soucieuse si l'on devait en juger par ses soucils froncés.

Il entendit la voix de la félys... Et il sourit...

Somnambule? Moi? Tu dois en savoir quelque chose...
Non pas que je sache...

Quant aux cauchemards?...

Il hésita... Malgré ce que lui disait son esprit et sa mémoire... Comme s'il sentait au delà de lui-même que Mirage avait touché juste...

Je ne sais pas, Mirage...

Aravis? Mirage? Caroline? J'aimerais utiliser un sortilège de divination... Je l'ai déjà expérimenté, ce n'est pas sans risque... Mais aujourd'hui je me sens assez puissant pour le maîtriser sans l'énergie de Diane.

Diane... Un frisson lui parcouru l'échine et il eut soudainement peur... SYL EWAN chassa d'un revers cette émotion parasite et sortit son étui de cuir de la poche près de son coeur et attendit l'assentiment de ses amies.

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Décidément ce centaure était dès plus étrange, à la fois sombre comme la nuit, et puerile comme un gamin. Ces deux facettes ne manquaient pas de destabiliser la Félys qui ne savait jamais s'il était sérieux ou non.
Mais quand celui-ci parla de un sortilège, elle s'étrangla avec son vin, vira au rouge en toussant sans s'arrêter.
Elle plaqua la main sur sa bouche, et en reprenant difficilement sa voix répéta bêtement.

Un sor...ti..lège de divination ?!!!

Rien que le mot "sortilège" lui donna la chair de poule.

Aravis se mit à réfléchir lorsque le centaure parla d'utiliser un sortilège. Cela lui rappella son enfance, sa famille. Les sorts de base qu'elle avait commencé à maîtriser. Et si elle n'avait pas décidé de devenir guerrière, peut-être aurait-elle pu aider plus en étant sorcière. Elle se perdit une minute dans ses pensées et n'entendit pas la pauvre Mirage qui s'était presque étouffé au dire de Syl. Puis, elle reprit ses esprits et regarda le centaure avec une assurance dans les yeux qu'elle n'avait pas souvent eu.

"Pour ma part, je suis prête à affronter les risques possibles si cela peut réussir à t'aider."

Puis, Aravis se mit à regarder par l'une des fenêtres, pour essayer d'apercevoir le ciel. Elle le trouvait brouillé et n'y voyait rien. C'était bien la première fois qu'il l'abandonnait et la laissait dans l'incertitude. Peu importe, elle sentait qu'ils leur fallaient tout de même agir.

Luminus s'était placé sur la table et s'amusait avec un brin d'herbe qu'il avait arraché dans la cour. Lorsqu'il vit l'expression du visage de Mirage, il se dirigea vers elle et lui toucha un doigt avec ses petites pattes, comme pour la rassurer.

La prêtresse avait une bonne connaissance de la magie, mais surtout celle des soins, la magie blanche, aussi elle ne connaissait pas ce sort... Donc cela l'inquiétais. Quand Syl arrêterait-il de lui causer autant d'anxiété ?
Elle n'était pas peureuse, mais lorsque des dangers menaçaient ses amies et plus généralement les membres du clan Satowa, elle s'inquiétais beaucoup - sans doute trop - pour eux.

Enfin, Syl devait brûler d'envie de connaitre la vérité, de faire la lumière sur cette histoire et elle-même le désirait ardemment. Alors elle acquiesça. Si Syl se pensait capable de maitriser ce sort, alors qu'il le fasse. Il valait mieux qu'il l'accomplisse ici et maintenant, pendant qu'il était entourré que seul, quand il ne pourrait recevoir aucune aide. "Vas-y, si tu le veux, fais-le. As-tu besoin d'aide ? De toute façon je reste à tes côté, on ne sait jamais..."

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