Souvenirs refoulés...

Aravis se regarda dans l'étang près duquel elle venait de se détendre. La nuit était déjà entamé et Luminus, son petit singe, s'était endormi après être régalé d'une demi-douzaine de banane. Elle repensait au mariage de Caroline et Fernael. Il était merveilleux et il en émanait une magie indescriptible à en remplir les coeurs de joie. Aravis replaça une mèche de ses cheveux en se disant que Caroline avait bien mérité de rencontrer un être l'aimant autant que Fernael.

Elle reporta son regard sur son reflet dans l'eau. Elle le fixa. Il se transforma et lui montra son ancienne demeure. Le ciel était d'un bleu à faire rougir l'océan et le soleil était brillant comme le goût du miel. Elle vit sa famille marchant gracieusement dans une clairière. Elle se reconnu parmi eux. Puis, elle le vit. Il était là, lui souriant et lui proposant de danser aux chants des oiseaux. Il la fesait flotter dans les airs tel une plume. Brutalement, le ciel devint rouge sang et il disparut. Elle vit les siens lui envoyer un regard accusateur et la laisser, seul, tandis que l'obcurité l'entourait.

Aravis brandit son épée et la frappa dans l'eau de toutes ses forces.

"NONNN ! Pourquoi revenez-vous me hanter ? Ne croyez-vous pas que j'ai assez souffert ? Ne pensez-vous pas que j'ai suffisamment payé ?"

Épuisez d'avoir tant donner de coup, Aravis tomba à genoux, son épée percutant bruyamment le sol. Ses mains tremblantes ne réussissaient pas à cacher les larmes qu'elle s'était juré de ne plus verser. Elle resta là, comme un chiffon, sans rien dire, ni rien faire. Que pouvait-elle vraiment faire ? Il lui fallait maîtriser la situation avant que les membres de Satowa ne se rendent compte que quelque chose la perturbait. Chacun était préoccupé par leur fonction ou leur propre problème, sans parler de cette guerre qui arrivait à grand pas. Tout en continuant à pleurer, elle agrippa fermemant son épée et pratiqua ses techniques d'attaque.

Elle n'avait pas remarqué que Luminus c'était brusquement réveillé après son cri et qu'il était parti en vitesse, dans l'espoir de trouver une personne qui pourrait libérer sa maîtresse de ses souffrances. Il arriva près de la taverne et attendit que quelqu'un en sorte...

-Au revoir tout le monde, à bientôt !

Alquäloth sortit de la taverne à grands-pas, en chantonnant un chanson elfique pour elle-même. Elle s'apprêtait à reprendre l'entraînement qu'elle s'était promi, quand elle entendit un couinement à ses pieds. C'était un petit singe brun qui sautillait devant elle d'un air impatient.

- Tiens, un ourang-outang miniature...

En regardant bien, l'elfe s'aperçut qu'il ne s'agissait pas d'un petit ourang-outang, mais d'un singe domestique.

- Celui d'Aravis, Luminus...

A présent, il bondissait de plus en plus haut, à la hauteur de ses genoux, lui mordait ses bottes, attrapait ses tibias à deux mains, et la tirait vers l'avant. Il commença à grimper le long des jambes de l'elfe et s'accrocha à sa ceinture, puis, d'une vigoureuse flexion de ses maigres bras, sauta et s'aggrippa à son épaule. Il continua son ascension et grimpa jusque sur sa tête où il commença à sauter. Ses bonds étaient de plus en plus durs, alors Alquäloth agita sa main devant lui et dit :

- Héé, arrête...Qu'est-ce que tu veux ?? Oh, si tu pouvait parler, tu me le dirai, n'est-ce pas? Bon, OK, je te suis!

Comme si il avait compris ses paroles, Luminus pivota sur ses pattes, et entraîna Alquäloth par des chemins et des sentiers. La guerrière comprit qu'ils prenaient la directions du lac, et se mit à courir , ses cheveux violets flottants derrière elle comme un bannière, suivant le petit singe.
Luminus s'arrêta, se tourna vers elle, puis courut à petits bonds vers l'étang où sa maîtresse Aravis était debout, son épée à la main.

Alquäloth ne vit en cette scène rien de particulier, puis elle s'aperçut que la lame était trempée, et que de l'eau en dégouttait. De plus, il n'y avait aucun animal à tuer dans ce coin, alors pourquoi avait t-elle dégainer son épée ? Et, forçant sur se vue, elle distingua les marques que des larmes elfiques avaient laisser sur sa peau. Elle s'avança vers l'étang, et s'adressa à Aravis d'une voix douce, comme il convenait de parler à quelqu'un qui venait de pleurer.

Bonjour Aravis...heu...ton petit singe m'a surprit quand je sortait de la taverne et m'a amenée ici...Ton visage reflète une grande tristesse, et cette tristesse n'est que renforcée par les larmes que tu as versées et dont les traces se voient encore sur tes joues...Dis-moi, qu'est-ce qu'il ne va pas ?

Aravis resta un moment sans rien dire. Elle était consciente des paroles prononcées par Alquäloth, mais elle ne voulait pas répondre. Elle regarda Luminus qui se trouvait aux pieds d'Alquäloth avec un regard de déception et de désespoir. Elle ne pouvait pas lui en vouloir d'avoir été effrayé. Mais elle aurait préféré qu'il n'implique pas une autre personne dans ses histoires. Elle finit par poser son regard sur le visage d'Alquäloth. Ne sachant que faire, Aravis pris son épée et l'essuya délicatement à l'aide d'un coin de sa robe. Lorsqu'elle eu terminé, elle la rangea dans son fourreau. Elle se tourna vers le lac, donnant ainsi dos à Alquäloth.

"La lune est ravissante ce soir. J'adore regarder le ciel."

Pourquoi avait-elle dit cela ? Il était évident qu'elle n'avait plus les idées claires.

"Es-tu venu toi aussi pour regarder la lune et les étoiles ?"

Cela n'avait aucun sens. Elle savait très bien ce pourquoi Alquäloth était là. Elle voulait simplement l'aider. Aravis continua à fixer le lac, comme si elle cragnait que quelque chose en sorte.

"Je sais que tu n'es pas venu regarder le ciel. Mais je ne sais pas si tu es prête à affronter mon passé. Je désire plus que tout me confier à quelqu'un, mais les conséquences risquent d'être pénible pour toi et moi. Crois-tu en être capable ?"

À ce moment, Aravis se retourna vers Alquäloth. Des larmes recommençaient à parcourir son visage.

Alquäloth avait essayé de cacher son air incrédule lorsqu'Aravis lui avait demandé si elle était venu contempler les astres, mais elle comprit alors que ce pourquoi Aravis avait pleuré était quelque chose de terrible pour qu'elle puisse lui mentir à ce point. Mais elle n'en fut pas formalisée et quand Aravis lui demanda si elle voulait partager son passé avec elle, elle ne put qu'accepter. Voyant que les larmes revenaient sur ses joues, elle s'approcha d'elle et lui tapota le dos...

- Aravis...bien sûr que je vais t'aider à me confier tes souvenirs, je suis prête à en subire les conséquences car si on n'aide pas un membre de notre clan, que fais-t-on dedans alors ?

Aravis eut un pâle sourire, mais inondé aussitôt d'une nouvelle averse de larmes.

Aravis pris le temps d'essuyer les dernieres larmes qui coulaient sur ses joues. Ce que Alquäloth venait de lui dire lui redonna un peu de force. Elle regarda une dernière fois le lac, histoire de s'assurer que rien d'anormal s'y passait.

"Puisses que tu acceptes, je crois qu'il vaudrait mieux s'éloigner du lac. Allons sous ce grand chêne."

Aravis pointa un arbre magnifique qui fut certainement témoin de bien des événements. Elles se dirigèrent vers lui et s'installèrent sous ses grandes branches. Les feuilles se balançaient, poussés par une petite brise. La forêt devint silencieuse. Luminus vint se blottir entre les bras de sa maîtresse. Aravis lui caressa délicatement la tête et fit un petit sourire.

"Tu as raison mon cher Lum, il est temps que je me libère de mon passé. Enfin, que j'essai au moins."

Puis, elle regarda Alquäloth.

"Je ne sais vraiment pas par où commencer. Mais puisqu'il faut un début... "

Aravis pris une grande inspiration.

"Je suis de la famille des Silverleaf, dans laquelle depuis toujours, les femmes elfes sont des sorcières et les hommes elfes des prêtres. J'ai grandi au milieu des sortilèges et de la magie. Dès mon plus jeune âge, je du maitrîser le maniement de la baguette, technique que mes frères et soeurs connaissaient parfaitement. Puis, lorsque je devins une jeune elfe, je fis la connaissance de Lucas, un elfe qui avait décidé de devenir sorcier. Dès le tout premier regard, je savais que je ne pourrais pas concevoir ma vie sans qu'il soit à mes côtés. Depuis lors, il ne se passa pas une journée sans que nous soyons ensemble."

Aravis baissa la tête. Elle sentit son coeur se compresser en disant ses dernieres paroles. Sous l'effet de la colère, elle fit un poing de sa main gauche. Mais, son visage changea lorsqu'elle entendit un bruit. Elle se retourna et regarda le lac. Ses yeux scrutaient pour essayer de savoir ce que c'était.

Je crois que nous devrions nous éloigner encore un peu. À moins que nous continuons demain. Il est déjà très tard. Sens toi libre...

Aravis n'eut même pas le temps de terminer, qu'un jet d'eau se dressa en plein milieu du lac. Elle se leva rapidement et regarda Alquäloth avec des yeux apeurés.

Quittons cette endroit sur le champ ! Vite !!!

Elle attrapa Luminus et parti à la course avec Alquäloth. Elle ne pris pas le temps de se retourner pour voir, car elle savait très bien ce qui se passait. Il leur fallait s'éloigner du lac, le plus loin possible...

Alquäloth fut contente que son amie lui confie ses souvenirs, son passé. cela lui donnait l'impression que quelqu'un avait enfin confiance en elle. Elle écouta avec passion l'histoire qu'Aravis lui conta. Elle pensa que, traduite en elfique, et peut-être transformée en chanson, ça donnerai un excellent thème de chants d'elfe, triste, beau et surtout véridique. Elle écoutait les mots qui lui rafraîchissait les oreilles, et comme il est octroyé à certains elfes, elle voyait les images du passé d'Aravis défiler devant ses yeux.
Quand le guerrière commença à parler, elle vit une jeune fille tenant un bâton de prêtre et essayant vainement de soigner la coupure bénine qu'elle s'était faite volontairement au doigt pour l'exercice, tandis que plusieurs jeunes hommes et femmes maniaent la baguette avec une souplesse et une habileté incroyable, et se livraient à des exercices absolument difficiles.
Puis les images disparurent, et Alquäloth entendit quelques mots précipités et indisctints, un grondement sourd devant elle, et vit une colonne d'eau s'élever dans le lac. Elle sentit Aravis l'attrapper par le bras et la tirer. Elle se mirent à courir comme des folles, Alquäloth n'aurait pas été étonnée si elles s'étaient envolées. Elle se retourna, espèrant voir quelque chose, mais la poigne d'Aravis l'empêcha d'apercevoir quoi que ce soit, seulement la terreur horrifiée qui se lisait dans les yeux de l'elfe.

La nuit semblait sombrer dans les ténèbres. La lune n'était plus qu'un tout petit point lumineux, presque invisible. Mais tout cela ne préocuppait en rien Aravis. Suivie de force par Alquäloth, elle ne pensait qu'à fuir. Si elle réussisait à se rendre jusqu'à la taverne ou jusqu'à sa demeure du moins, elles auraient une chance. Voilà pourquoi Aravis décida de ne pas prendre le sentier et de couper à travers la forêt, pour gagner du temps. Les arbres étaient tous très rapprochés les uns des autres. Les branches leur fouettaient les jambes et les bras. Mais Aravis continua de plus bel. Elle tendit l'oreille tout en courant, pour savoir si la chose les rattrapait. Le bruit fait par la colonne d'eau s'amplifiait. Aravis tira Alquäloth devant elle et lui donna Luminus.

"Part devant avec Lum. Je vous rejoins d'ici quelques minutes. Et ne discute pas. Va t'en !!!"

Ne regardant pas si Alquäloth était réellement partie, Aravis ferma les yeux.

"Par le pouvoir transmis par mes ancètres, je demande la force de faire le bien et de me débarrasser de ce tourment."

Aravis agrippa fermement sa chère épée, puis fit face à la gigantesque colonne d'eau qui se tenait à quelques mètres d'elle. La colonne arrêta sa course tout en continuant de tourner. Elle se divisa en quatre. Chacune des parties commença à rétrécir et à prendre forme, la forme d'un elfe. Quatres elfes, 2 hommes, 2 femmes se tenaient devant Aravis. L'un des hommes portait des vêtements d'un brun sombre et l'autre une tenue d'un bleu océan. La plus grande des femmes portait une robe d'un blanc plus brillant que la lune et celle qui semblait être la plus jeune était vétue d'une tunique rouge vif.

"Alkas, Atrillon, Enalass et Ossia. Vous ne me faite plus peur. Laissez moi."

Les elfes brandirent leur baguette magique et commençèrent à prononcer une formule elfique. Aravis de son côté leva sa main gauche et fit apparaître une boule de feu. Elle se concentra et la lança sur Ossia. Celle-ci disparue. Aravis fit de même pour les 3 autres. Lorsqu'il furent tous parti, Aravis se retourna et vit que Alquäloth était toujours là, à la regarder, stupéfaite.

"Mes frères et soeurs ne tarderont pas à revenir. Allons dans ma demeure. Là, nous pourrons nous soignez et je t'expliquerai tout. À moins que tu n'aies changé d'avis."

Luminus vint se percher sur l'épaule de sa maîtresse qui attendit la réponse d'Alquäloth.

Alquäloth regardait, abasourdie, Aravis enflammer successivement ses frères et soeurs.
- Non, elle ne peut pas faire ça...pas tuer des êtres de sa famille !

Mais une pensée vint dans son esprit : ce n'était peut-être que des ombres, pas les VERITABLES frères et soeurs d'Aravis. Elle n'en savait rien.

- Bien sûr que je vais continuer cette expérience, je veux t'aider à te libérer de tes souvenirs....Mais Aravis, je voudrai que tu m'explique deux ou trois choses, comment se fait-il que tes frères et soeurs soient sortis de cette colonne d'eau ? Et, pour que tu les fasses ainsi disparaître, qu'on t-ils fait de si terrible ?

L'elfe savait que son amie allait lui raconter, du moins l'espèrait-elle, ce qu'elle voulait savoir, mais à présent, elles s'enfonçaient dans les profondeurs de la forêt obscure.

Elles arrivèrent dans une clairière. La lune sembla s'être libéré de son emprise obscure et brillait en éclairant les lieux. Au centre, on pouvait apercevoir un chêne en haut duquel une maisonnette était installé. Il ne semblait pas y avoir de moyen pour monter. Rendu près de l'arbre, Aravis leva les mains et dit :

"Que la source de mon bonheur
Puisse apparaitre à mon coeur
Et ce qui était jusqu'alors invisible
Devienne visible"

Une étincelle traversa le ciel et vint tourner autour du chêne en spirale. Elle se transforma en un escalier de bois d'un blanc pur. Aravis invita Alquäloth à la suivre, tandis que Luminus préféra grimper à l'aide des branches. Lorsqu'elle furent tout en haut, Aravis fit disparaître l'escalier comme suit :

"Que la source de mon problème
Puisse disparaître de mon âme
Et ce qui était jusqu'alors visible
Devienne invisible"

Et il partit comme il était apparu. Aravis ouvrit la porte de sa demeure et fit entrer Alquäloth. Elle alluma une bougie et toutes les autres dans la pièce s'allumèrent. On pouvait voir une table avec quelques chaises, ainsi que deux autres pièces. Les fenêtres donnaient une vue impressionnante sur la forêt . Aravis présenta à Alquäloth une chaise et alla chercher de quoi soigner leurs blessures.

"Je me sens confuse... Si tu es blessé de la sorte, c'est par ma faute."

Aravis nettoya délicatement chacune des plaies d'Alquäloth.

"Je crois que tu dois avoir des questions et que je te dois beaucoup d'explications. Effectivement, les quatres elfes que tu as vu sont bel et bien mes frères et soeurs. Mais ne craint rien, je ne les ai pas tués. Ils sont simplement partis regénérer leur énergie. Je n'ai pas autant de force et de puissance que tu pourrais le croire."

"Mes frères et soeurs me poursuivent parce que je suis une fugitive du lieu où je viens. Je ne te cacherai pas la vérité, je suis rechercher pour le meurtre de mon amour, Lucas."

Aravis fit une longue pause et fixa Luminus qui s'amusait avec une feuille. Puis, elle regarda Alquäloth.

"Nous étions tous les deux près d'un étang à sécher sous le soleil, après avoir profiter de la douceur de l'eau. Je me suis assoupi dans ses bras, après qu'il m'ait demandé si j'acceptais de vivre à ces côtés pour le restant de nos jours. Je lui avais bien évidemment dit oui. Mon sommeil était bercé par des pensées agréables et des images de ce à quoi pourrait ressembler notre vie commune. À mon réveille, je vis que presque tous les elfes de notre communauté était rassembler autour de moi avec un regard terrifié. En posant ma main sur l'herbe pour me lever et savoir ce qui se passait, je sentis un liquide chaud, visqueux sur ma paume. En regardant ma main, je vis que c'était du sang. En fait, je baignais dans une marre de sang. Il n'y avait toutefois aucun corps. Levant les yeux, je vis tous les membres de ma famille avec un regard accusateur. "

Aravis ne put retenir une larme qui coula sur sa joue.

"Ma famille ne me croyait pas. J'allais être jugé, alors que je n'avais rien fait. J'ai essayé de leur dire que je m'étais endormi.Peine perdu. Rien ne fit changer leur visage. Ma souffrance était double : la perte de Lucas et l'abandon de ma famille. Je réussi à me sauver, mais ma mère et mon père me jettèrent un sort. Dès que je déciderais de parler de mon passé, ils sauraient exactement où me trouver... C'est pourquoi lorsque j'ai commencé à tout te raconter, ils sont arrivés...Tout cela c'est passé il y a deux ans déjà..."

Aravis se leva et alla s'assoire près de Luminus pour lui caresser le ventre.

"Je comprendrai que tu ne me crois pas ou que tu décides de tout dire à Chucky ou Vété. Je ne t'en voudrais pas... Ce qui est certain, c'est que je ne l'ai pas tuer et que je compte retrouver la personne qui a détruit mon existence et mes rêves ! Voilà pourquoi je suis devenue une guerrière !"

Aravis regarda Alquäloth avec les yeux remplis de colère, en attendant sa réaction.

Bien que la maison d'Aravis était chaleureuse et acceuillante, Alquäloth sentit des frissons la parcourir. Assise sur une chaise, elle regarda Aravis nettoyer ses coupures en silence. Evidemment, quand l'elfe raconta à sa camarade toute son histoire, la magie fut mise en oeuvre sous les yeux d'Alquäloth.

Aravis dans les bras d'un elfe...Les étoiles brillant de tous leurs feux...un décord paisible qui bientôt fit place à une peur étrange...Les visages au regard foudroyants d'elfes indignés, certains dont les bâtons de sorciers étaient levés, prêts à faire apparaître boules de feu et étincelles meurtrières...Aravis allongée dans un mare de sang...La même Aravis, le dos courbée sous la charge d'un lourd sac, se présentant devant un homme robuste aux cheveux violets qu'Alquäloth reconnut comme étant Terial, l'instructeur des guerriers...

A la fin de son récit, une larme coula le long de la joue de la guerrière. Alquäloth voulut la consoler, prononça dans sa langue maternelle, des mots rassurants en langue elfique: U-nallo Aravis...No bell...

Mais ces quelques phrases ne suffisaient pas à faire revenir le sourire sur le visage d'Aravis. L'état de désarroi dans lequel elle se toruvait était trop fort pour a. Alquäloth voulait lui venir en aide, mais voilà, elle ignorait comment...

Aravis finit par porter attention aux paroles d'Alquäloth. Elle se rendit compte d'une chose importante. Elle avait réussi à raconter son histoire, sans interruption. Était-ce vraiment une bonne chose ? Jusqu'à présent, personne n'avait réussi à l'écouter. Plutôt, n'avait voulu... Plusieurs étaient partis en voyant ces frères et soeurs, d'autres en apprenant qu'elle était une meurtrière. Aravis essuya les dernières gouttes de pluie venant de ses yeux. Les nuages se dissipèrent et on pu voir une étincelle provenant de ces pupilles. Elle regarda Alquäloth, tandis qu'un sourire se dessinait sur son visage.

Merci... Je n'ai jamais pu me confier autant à quelqu'un. La nuit est très avancée et je crois qu'avec toutes les émotions que nous avons vécu, il vaudrait mieux se reposer. Car je ne sais pas ce qui risque de se passer avec ma famille. Si tu le désires, tu peux rester dormir. Après tout ce que tu as fait pour moi, c'est la moindre des choses. Mais si tu préfères rentrer chez toi, dit le moi, je ne serais pas offensé. Ha ! Lum, qu'est-ce que tu fais ?

Luminus se mit à sauter partout et atterit sur la tête d'Aravis. Il fixa Alquäloth et vint se blottir entre ses bras. Aravis se mit à rire en voyant son petit singe agir de la sorte.

Je crois que Luminus voudrait que tu restes ce soir. C'est la première fois que je le vois faire confiance à une autre persone que moi. Mais, ça ne m'étonne pas.

Aravis ne pouvait plus s'empêcher de rire à la vue de Luminus fesant le clown pour convaincre Alquäloth de rester.

Alquäloth se mit à rire de bon coeur en voyant Luminus farfouiller entre ses bras. Elle voulut le repousser gentiment :

- Hihi, arrête, Lum....Tu me chatouilles...

Mais il apparut clairement que le singe n'arrêterai pas tant qu'Alquäloth n'aurait as accepter de passer la nuit chez Aravis. Alors elle dit :

- Ok, je reste chez toi pour cette nuit...merci.

Aravis mena Alquäloth dans la pièce d'a côté, montra un lit, puis désigna une seconde couchette, lui indiquant qu'elle pouvait dormir à cet endroit.
Quand la jeune guerrière se fut débarrassée de son armure et de ses bottes, et qu'elle déposa son heaume au pied de sa couche, elle s'étendit dessus avec un soupir de fatigue. Aravis se coucha sur l'autre lit, et elles ne parlèrent plus pendant un temps. Puis Alquäloth reprit la parole :

- Tu sais, certaines de tes paroles me reviennent : je baignais dans une mare de sang, mais il n'y avait toutefois aucun corps...as-tu jamais essayé de retrouver celui - ou celle - qui a commis ce meurtre ? Car, tu sais, si je pouvais faire quelque chose pour t'aider à le retrouver...à comprendre...

L'elfe observa le visage d'Aravis, éclairé par la lumière laiteuse de la lune qui filtrait à travers la fenêtre, attendant qu'elle réponde.

Aravis regarda Alquäloth. Ce qu'elle venait de lui dire la fit réfléchir. En fait, elle n'avait jamais pris le temps de comprendre ce qui c'était passé, ni même de se demander qui était responsable de son malheur. Elle avait passé ses deux dernières années à fuir et à remplir son coeur de haine contre cette personne, mais rien de plus.

"Je dois... je dois t'avouer que... je n'y ai pas pensé. Je n'ai jamais vraiment eu beaucoup de temps pour cela. Dans la première année, je me sauvais jours après jours, évitant les sentiers, traversant les forêts épaissent pour semer mes frères et soeurs. Je crois que nous devrions dormir pour le moment et demain, nous pourrons fouiller dans mes souvenirs pour voir si la réponse à nos questions s'y trouve. Mais il nous faut reprendre des forces. "

Aravis sourit à Alquäloth et s'installa pour dormir. Avant de fermer les yeux, elle décider de prononcer une formule pour protéger leur sommeil. Puis, elle ferma les yeux et s'endormi. Peut-être que demain, à l'aide d'Alquäloth, lui permettra de faire la lumière sur tout ce mystère.

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